6 septembre 2023 - 07:00
Une saison catastrophique pour les campings
Par: Adaée Beaulieu

Les campings de la région ont été particulièrement éprouvés par l’été extrêmement pluvieux que le Québec a connu. Le Camping Wigwam à Upton et le Camping Havana Resort à Maricourt ont connu une baisse d’achalandage respective de 20 % et 30 %.

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« Ç’a été l’année la plus difficile des 15 dernières années », a déclaré la présidente du Camping Wigwam, Julie Charpentier. Elle déplore que la météo ait gâché la fête alors que l’établissement était sur une belle lancée. Le Camping Wigwam avait été nommé deuxième meilleur camping de l’été par Camping Québec en 2022. Il avait aussi investi 200 000 $ dans ses nouveaux jeux d’eau mis en fonction cet été. De plus, pour la première fois en cinq ans, l’établissement avait réussi à engager deux sauveteurs à temps plein pour surveiller sa piscine.

La saison avait pourtant débuté du bon pied en mai avec un très bon achalandage. Les 80 places pour les visiteurs étaient complètes les fins de semaine. À cela s’ajoutaient les 190 saisonniers. Toutefois, en juin, la fréquentation a diminué de 20 %. La baisse a été moins fulgurante en juillet, soit 10 %, mais est revenue à 20 % en août. La pire fin de semaine a été celle avant la rentrée scolaire alors que seulement une vingtaine de sites ont été réservés. Heureusement, les fins de semaine de la Saint-Jean-Baptiste, du Noël du campeur et de la fête du Travail ont permis de remplir le camping.

Selon Mme Charpentier, la météo incertaine a aussi complexifié la planification. Certains campeurs annulaient seulement quelques jours avant. Il en était de même des réservations de dernière minute si finalement du soleil était annoncé plutôt que de la pluie. Le téléphone ne dérougissait pas les jeudis et vendredis. D’ailleurs, pour la longue fin de semaine de la fête du Travail, certains campeurs ont devancé leur arrivée au jeudi.

La propriétaire du Camping Wigwam espère qu’il n’en sera pas de même dans les années à venir même si les changements climatiques sont le sujet de l’heure.

Plan B au Camping Havana Resort

Du côté du Camping Havana Resort, qui a eu mauvaise presse l’an dernier, le promoteur, Dominic Perrier, affirme ne pas savoir si la baisse d’achalandage est attribuable à cela ou si c’est surtout la météo qui est en cause. Selon lui, les visiteurs de longue date étaient de retour, mais il ne sait pas si de nouveaux campeurs seraient venus si le camping n’avait pas faits les manchette. Environ 90 % des clients sont des visiteurs passagers et 10 % sont des saisonniers.

Rappelons qu’en décembre 2022, Radio-Canada avait affirmé que l’établissement avait fait de la « traite humaine » l’été précédent en payant des travailleurs mexicains moins de 4 $ de l’heure. En mars 2023, les gestionnaires du camping avaient fait une sortie publique pour nier ces allégations et demander au diffuseur public de rectifier les faits. Toutefois, le même mois, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) a forcé le camping à verser 12 000 $ à un travailleur étranger.

Aussi, ce même mois, le Tribunal de la Régie des alcools, des courses et des jeux (RACJ) avait révoqué le permis de bar de l’entreprise et ordonné la saisie des bouteilles d’alcool. Selon M. Perrier, cette dernière décision n’a pas eu beaucoup d’impact sur la saison estivale puisque la plupart des campings n’ont pas de permis d’alcool. De plus, pour maintenir l’esprit festif de l’endroit, le festival Feria Latina a été présenté quelques fins de semaine.

Dans ce contexte, 70 % des 40 chalets ont été complets tout l’été. De plus, 50 % des 300 emplacements de camping n’étaient pas loués la semaine, alors qu’ils étaient tous réservés l’an passé au même moment. « Ça ressemblait plus à nos premières années », a mentionné M. Perrier, qui opère l’établissement depuis 2016.

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