1 août 2018 - 09:43
Une médaille de bronze qui vaut de l’or
Par: Annie Gagnon

Marcel Laliberté et son petit-fils Julien Pinsonneault ont remporté une médaille de bronze lors de la course de 5 km du Marathon estival de Magog.

Le 22 juillet 2018 demeurera une journée mémorable pour le Valois Marcel Laliberté et son petit-fils Julien Pinsonneault, alors que les deux complices ont pris la ligne de départ du 5 km Marathon estival de Magog. Devant une foule impressionnée et une famille émue, les deux hommes ont clos la journée en beauté, en se taillant une place sur le podium.

Publicité
Activer le son

Le 13 juillet, M. Laliberté a fêté son 90e anniversaire de naissance en compagnie de sa famille. Lors de cette journée, un cadeau s’est distingué des autres, soit une offre tout à fait particulière de son petit-fils Julien. Il lui offrait de faire une course de 5 km avec lui.

Bien sûr, M. Laliberté n’allait pas réaliser ce défi à la course, mais bien dans un super bolide conçu expressément pour cette épreuve, soit une chaise roulante de marque Kartus.

« Julien m’a donné ce cadeau pour ma fête. C’était toute une surprise. Ça me faisait plaisir de faire la course, mais j’ai trouvé que c’était pas mal forçant pour lui. Dans ma jeunesse, ce n’était pas à la mode de courir comme ça et je n’ai donc jamais essayé », explique M. Laliberté.

« Mon grand-père a toujours suivi mes périples sportifs depuis que je suis tout petit. Il ne manque pas une seule occasion de prendre de mes nouvelles lorsque je reviens d’une compétition. Il sait à tout coup trouver les bons mots pour nous faire sourire et nous faire sentir unique. C’est un grand-père en or », rétorque Julien.

C’est donc avec le sourire aux lèvres et la cloche à la main que M. Laliberté a amorcé le premier 5 km de sa vie. Cette course de pur bonheur a duré 19 minutes et 40 secondes.

« Mon rôle était bien mince comparé aux efforts de Julien. De mon côté, je sonnais la cloche pour avertir les coureurs que nous arrivions, ainsi que dans les tournants. Julien respirait fort par moments puisqu’il y avait des côtes à monter. Il a réussi à terminer au troisième rang même s’il était le seul à pousser une chaise. Je l’ai remercié pour le travail que ça lui avait donné», affirme le nonagénaire.

« J’ai récemment découvert la compagnie Kartus en prêtant mon cœur et mes jambes à des gens à mobilité réduite dans la région de Sherbrooke. Les sourires et la liberté que j’ai lu sur leurs visages m’a donné l’idée de vivre un tel moment avec mon grand-père. Le fait de souligner ses 90 ans de cette façon m’a semblé être une excellente idée. Je ne visais pas un podium, mais en voyant que le tout pouvait être envisageable dans les 500 derniers mètres, j’ai ouvert la machine afin de lui offrir cette petite fleur supplémentaire. Bref, un moment inestimable qui fut couronné par une 3e place inattendue toutes catégories confondues», relate le petit-fils.

Questionné à savoir s’il accepterait de répéter l’expérience, M. Laliberté a éclaté d’un rire franc.

« J’ai rien fait moi! C’est Julien qui a fourni les efforts. Je le félicite aussi pour son courage. Il a de bonnes jambes et je ne pouvais pas demander mieux », a conclu le « coureur » d’un jour.

« Voir mon grand-papa ébahi par l’univers de la course à pied et comprendre l’immense passion que j’ai développée pour ce sport m’a ému. Je me suis senti extrêmement privilégié d’être le moteur de notre petite équipe. Au-delà de l’effort physique, c’est tout simplement l’amour réciproque entre un petit-fils et son grand-père qui a primé », a réitéré le jeune coureur.

Un athlète en pleine ascension

Julien Pinsonneault étudie présentement à l’Université de Sherbrooke en physiothérapie. L’athlète de 25 ans porte fièrement les couleurs du Vert & Or en cross-country et se distingue en course en raquettes. D’ailleurs, en mars, il a pris part au Championnat du monde de course en raquettes, en Espagne, où il a obtenu le 12e rang. C’est un record personnel pour le jeune homme de 6 pieds et 4 pouces.

image