5 juin 2024 - 07:00
Autiste, le commencement
Une famille de Saint-Théodore-d’Acton en vedette dans une émission sur l’autisme
Par: Véronique Lemonde

Édouard, Jean-Francois Gauthier, Mélissa Malboeuf, Félix et Victor. Photo Mélanie Godbout photographe

À la suite du succès de son émission Autiste et majeur, le couple formé de Charles Lafortune et Sophie Prégent est de retour avec une toute nouvelle série, Autiste, le commencement, sur les ondes de TVA à compter du 19 juin, à 19 h. Au cœur de cette nouvelle docusérie, des familles sont accompagnées dans leurs démarches pour obtenir un diagnostic d’autisme. C’est le cas de la famille de Jean-François Gauthier et de Mélissa Malboeuf, de Saint-Théodore-d’Acton, qui a accepté de laisser entrer dans sa vie l’équipe de production de l’émission et de mettre en lumière la nouvelle réalité de leur fils Victor.

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« L’émission veut vraiment mettre de l’avant des familles qui sont au tout début de leur processus vers un diagnostic. Pour notre part, nous avons eu le résultat des tests de notre garçon Victor, qui a 4 ans, en septembre 2023. Notre processus de diagnostic, nous l’avons vécu avec l’équipe de production. Les membres de l’équipe l’ont appris en même temps que nous, c’est vraiment en direct », explique Mélissa Malboeuf, qui est bien connue dans la région à titre d’animatrice radio et d’éditrice.

L’aventure avait commencé en juin 2023 alors que la famille a consulté le Centre d’évaluation neuropsychologique et d’aide à l’apprentissage (CÉNAA), à Sainte-Julie, pour une première évaluation de Victor. « L’équipe de production a été avec nous dès le début et, ensuite, ils sont six de l’équipe à être venus à notre maison, à Saint-Théodore-d’Acton, pour un tournage et des entrevues. L’émission est vraiment entrée dans notre vie de famille », rajoute Mme Malboeuf. « Nous avons vécu notre histoire devant eux, il y avait beaucoup d’émotions », confie pour sa part Jean-François Gauthier.

Un processus rempli de surprises

L’histoire de la famille Malboeuf-Gauthier a quelques particularités. Parents de jumeaux non identiques, Victor et Édouard, Mélissa et Jean-François élèvent maintenant un enfant avec un diagnostic d’autisme, alors que son jumeau est neurotypique (personne ayant un fonctionnement neurologique considéré dans la norme), ce qui comporte plusieurs défis. « En 2022, nous avons commencé à avoir des doutes sur Victor et, en janvier 2023, nous nous sommes présentés en CLSC pour le programme Agir tôt. Les enfants, entre trois et cinq ans, ont une capacité d’évolution des plus exponentielles, donc c’est le moment idéal, si l’autisme est détecté, pour leur offrir tous les outils nécessaires pour progresser. En plus, comme Victor a son frère jumeau qui est neurotypique, il a un modèle à imiter qui est très positif. Pour l’instant, nous avons convenu avec l’école primaire de les laisser ensemble dans la même classe. C’est très bénéfique pour Victor d’avoir Édouard près de lui », souligne Mme Malboeuf.

En mettant tout en branle dès le diagnostic avec l’école, la famille met également toutes les chances du côté de Victor pour qu’il obtienne les meilleurs services possibles. « Nous avons une travailleuse sociale dans notre dossier depuis octobre. Depuis le début de tout cela, nous avons eu des services cinq étoiles, vraiment! Quand l’enfant est pris en charge très tôt, les services qui nous sont offerts sont très bien, car plusieurs intervenants nous aident. »

En participant à Autiste, le commencement, une autre surprise attendait le clan. En effet, Jean-François a découvert qu’il était également sur le spectre de l’autisme à la suite d’une évaluation. « Je pense que cela va piquer la curiosité des gens de découvrir cela, de dire Mme Malboeuf. En même temps, nous avons appris que près d’un parent sur deux d’enfant autiste est aussi lui-même sur le spectre de l’autisme. »

« À la suite de cette découverte, notre vie est vraiment transformée et notre couple s’est renforci, car maintenant, je comprends mes attitudes, mes intérêts parfois très spécifiques et Mélissa comprend aussi comment je me sens. Il n’y a plus de culpabilité. Nous sommes encore plus ouverts l’un envers l’autre », indique M. Gauthier.

Après plusieurs années à se questionner, que ce soit pour eux ou pour un enfant, les participants de l’émission mettent enfin un mot sur leurs interrogations et amorcent une étape plus sereine.

« La neurodiversité est beaucoup plus discutée aujourd’hui qu’il y a 10 ou 15 ans. C’est plus accepté et ce n’est plus seulement une fatalité. Un enfant comme Victor peut énormément évoluer s’il a les outils nécessaires à sa disposition. J’espère que cette émission aidera les gens qui traverseront cette aventure et démontrera l’importance d’un diagnostic précoce », conclut Mélissa Malboeuf.

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