8 mars 2023 - 10:30
Une année dans la moyenne et un retourà la normale pour les érablières
Par: Adaée Beaulieu

Des dizaines de mètres de tubes courant d’un érable à l’autre agrémentent le paysage des érablières. Photo François Larivière | La Pensée ©

Des dizaines de mètres de tubes courant d’un érable à l’autre agrémentent le paysage des érablières. Photo François Larivière | La Pensée ©

En date du 3 mars, plusieurs acériculteurs prédisaient une année dans la moyenne côté production et semblable à 2019,soit un retour à la normale, concernantla vente. Il en est de même de l’achalandage anticipé pour lesérablières ayant une salle à manger.

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L’entreprise Au Domaine du Cap, une érablière, un vignoble et une distillerie, située à Acton Vale, est en pleine expansion. Avec 9900 entailles reliées par un système de tubulures, une boutique en ligne et sur place ainsi que des livraisons une fois par mois sur la Rive-Sud, à Montréal et à Québec, la propriétaire, Zoé Bisaillon, ne voit pas de plateau à l’horizon. Elle travaille actuellement à un projet d’agrandissement autant pour le volet production que pour accueillir plus facilement la clientèle. Il se concrétisera possiblement à l’été après la période mouvementée du temps des sucres. D’ailleurs, la première récolte d’eau d’érable a été bouillie le 15 février, ce qui est dans la normale, selon Mme Bisaillon, et du sirop 2023 est déjà prêt.

Retour de l’intérêt pour le présentiel
L’Érablière l’Autre Versan à Sainte-Hélène-de-Bagot a, pour sa part, ouvert sa salle à manger le 24 février pour la première fois depuis trois ans, au grand bonheur de la copropriétaire, Hélène Belley. Elle a confié qu’elle n’était pas prête à recevoir la clientèle en 2022 bien que les mesures sanitaires avaient été assouplies pendant la saison des sucres.

« Je ne suis pas inquiète que la clientèle va revenir et que ça sera plein », a-t-elle affirmé. Elle offre seulement huit tables ainsi que deux services, soit le midi et le soir, même si le coût de plusieurs aliments a doublé. Elle continue néanmoins d’offrir une boîte-repas à emporter au coût de 124 $ pour quatre personnes.
Du côté de la cabane à sucre Au bec sucré à Valcourt, où les groupes peuvent profiter d’un buffet à volonté depuis le 25 février, la salle à manger de 140 places est déjà à pleine capacité pour toutes les fins de semaine du prochain mois, sauf pour certains dimanches soirs. Il reste aussi de la place pour le Vendredi saint. De plus, l’engouement a augmenté au fur et à mesure de la semaine de relâche, passant d’une vingtaine de clients à entre 50 et 70 personnes. Les organismes et associations sont aussi de retour alors que le télétravail diminue.

Selon la copropriétaire et gérante, Marie-Claude Laverdière, la clientèle générale était plus excitée de revenir à la cabane à sucre l’an passé après deux ans de pandémie. L’érablière avait à ce moment arrêté d’offrir les boîtes-repas pour emporter. Elles ne sont pas non plus offertes cette année puisqu’elles représentaient une charge de travail trois fois plus importante, selon Mme Laverdière.

À l’affût de la météo
Au bec sucré, qui dispose de 2200 entailles avec chaudières, l’organisation prévoyait commencer à bouillir cette semaine si les températures étaient froides la nuit et au-dessus de 0 °C le jour.

Johanne Guilbert, de l’Érablière Guilbert à Sainte-Christine, a connu un mois de février meilleur en matière de récolte d’eau d’érable que celui de 2022 avec 850 gallons récoltés plutôt 390. « Nous ne savons ce qui va arriver pour la suite, car la météo est variable, mais nous nous attendons à une bonne saison », a-t-elle déclaré.

Mme Guilbert profite de 25 000 entailles reliées par des tubulures avec son fils, dont 2500 nouvelles cette année. Elle a aussi de nouveaux équipements qui l’aident considérablement. « Nous n’y passons plus la nuit », s’est-elle réjouie.

Richard Godère, copropriétaire de l’érablière Les Bois Riant à Saint-Valérien-de-Milton, est sur la même longueur d’onde que Johanne Guilbert. Il prévoit une saison courte, mais suffisamment abondante.

« Les opérations sont lancées depuis plusieurs jours. Les bouilloires chauffent à pleine vapeur. Comme on prédit des périodes de froid en mars, la moyenne régionale devrait être facile à atteindre. 2023 devrait se qualifier en tant que saison rapide. La saison pourrait se terminer à la fin mars », a-t-il expliqué.

Les trois dernières années, vécues sous le signe de la pandémie, se sont avérées particulièrement bonnes pour l’érablière, dont la production et la vente principale demeurent le sirop en vrac. « La vente au détail a été beaucoup plus forte, peut-être de l’ordre de 25 à 30 %, a détaillé M. Godère. Les gens craignaient probablement le manque de certains produits et ont donc acheté plus en vue de stocker. » Richard Godère est d’avis que l’année 2023 devrait voir un retour à la normale.

Pour sa part, le propriétaire des Saveurs d’à côté, Jean-François Côté, à Saint-Valérien-de-Milton, considère que la température du début de mois de mars n’était pas favorable aux acériculteurs, mais indique qu’elle va s’améliorer. L’an passé, il avait commencé la récolte le 10 mars et, cette année, il s’attend plutôt à commencer à recueillir l’eau d’érable un peu plus tard, soit à la mi-mars. Il exploite 10 800 entailles et en a nouvellement aussi 4000 en location chez ses voisins.

Avec la collaboration d’Yves Rivard

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