16 mars 2023 - 07:00
Une agricultrice de la région à la rencontre de productrices sénégalaises
Par: Adaée Beaulieu

L’agricultrice retraitée Jocelyne Ravenelle a pris part à une mission au Sénégal avec l’Union des producteurs agricoles Développement international (UPA DI) du 28 janvier au 11 février. Photo gracieuseté

L’agricultrice retraitée Jocelyne Ravenelle a pris part à une mission au Sénégal avec l’Union des producteurs agricoles Développement international (UPA DI) du 28 janvier au 11 février. Photo gracieuseté

L’ancienne propriétaire de Canard du village à Saint-Pie, qui a maintenant cédé l’entreprise à son fils Gabriel Beauchemin et a acquis une ferme à Maricourt pour y passer sa retraite, Jocelyne Ravenelle, revient tout juste d’un voyage au Sénégal, une mission rendue possible grâce à l’Union des producteurs agricoles Développement international (UPA DI) et Affaires mondiales Canada.

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Du 28 janvier au 11 février, elle est allée à la rencontre de femmes pour leur parler de l’entrepreneuriat agricole au féminin. Elle les encourageait aussi à s’inscrire à un programme entrepreneurial agricole du Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) du Sénégal nommé Jeunes Bergers, lancé en décembre 2022 pour une période de trois ans.

Elle s’est envolée avec 13 autres femmes faisant partie des Agricultrices du Québec. Il s’agissait de sa deuxième mission dans ce pays, après une première visite il y a exactement trois ans. En compagnie de ses partenaires de voyage, elle a d’ailleurs pu revoir des agricultrices rencontrées en 2020.

De plus, lors d’un dimanche de congé, une des voyageuses a aussi invité une partie du groupe à se rendre dans un hameau pour y rencontrer un ancien participant, Abdon Sen, dans la région de Diourbel. Les enfants, femmes et aînés de ce hameau les ont accueillis, car ils étaient dans les préparatifs pour un mariage au village, et ils ont dansé avec les plus jeunes.

« Abdon Sel nous a dit à quel point les rencontres concernant les savoirs des gens de la terre, le programme de l’UPA-DI présenté en 2020 ont aidé le village. Ils cultivent les arachides et elles sont toutes prêtes en même temps, alors les prix sont bas. Ils les entreposent donc dans une ancienne école en attendant que les prix soient meilleurs et s’en servent comme semence. Ç’a changé leur vie », raconte Mme Ravenelle.

Jocelyne Ravenelle a aussi revu une dame qui élève des poulets et qui doit acheter de l’eau embouteillée, car celle de son village est trop contaminée et engendre beaucoup de mortalité de volailles. Elle réfléchit a s’inscrire au projet Jeunes Bergers pour obtenir de l’aide dans ce domaine.

Encourager la discussion

Le défi principal, lors des rencontres, qui se sont déroulées dans trois régions auprès de 20 à 30 personnes chaque fois, a été la communication.

« Ils ne parlent pas tous français. Ceux qui sont capables, c’est parce qu’ils sont allés à l’école, mais ce n’est pas le cas de tous. Les femmes sont moins nombreuses à étudier et, en général, elles ne savent pas qu’elles ont le droit de parler. J’avais apporté un album photo de ma famille et de l’entreprise Canard du village, car pour eux, la famille est très importante. Nous écrivions aussi en français pour leur demander les enjeux auxquels ils faisaient face et nous avions un traducteur pour transposer en wolof. Nous avons fait de même pour les forces et faiblesses des entrepreneures », relate Jocelyne Ravenelle qui s’est dite heureuse d’avoir pu contribuer à donner confiance aux femmes et à les sortir de la solitude.

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