Bien que l’équipe soit composée de moins de dix employés, le travail d’accompagnement de gestion des ressources humaines représente un beau défi pour les copropriétaires de la ferme La Bourrasque, Maxime Dion et Philippe Benoit. En à peine dix ans, ils ont diversifié leur offre de service en proposant, entre autres, des paniers de légumes biologiques distribués à longueur d’année.
De plus, ils ont récemment aménagé deux nouvelles serres leur permettant de tripler la production de serriculture. Leur productivité ne serait d’ailleurs possible sans l’appui de quatre travailleurs étrangers saisonniers venant du Guatemala et de trois travailleurs permanents venant leur prêter main-forte tout au long de l’année.
« Il y a dix ans, on s’est lancés en affaires sans trop se doter d’outils liés aux ressources humaines. Je crois que ce n’est pas très populaire auprès des agriculteurs, mais on croit en l’importance d’acquérir des connaissances de base dans le domaine, ne serait-ce que pour assurer un lien de confiance avec les employés et améliorer notre rétention de personnel », mentionne Philippe Benoit.
Leur volonté d’améliorer leurs pratiques et leurs approches en matière de ressources humaines auront poussé ces gestionnaires à bénéficier du Programme services-conseils (PSC) 2018-2023 régi par les réseaux Agriconseils. Créés par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et l’Union des producteurs agricoles (UPA), les réseaux Agriconseils aident les producteurs agricoles et les transformateurs alimentaires à trouver des services dont ils ont besoin, notamment celui de la gestion organisationnelle et des ressources humaines. Cette offre de service peut d’ailleurs être subventionnée de 50 % à 85 % à l’entreprise qui en fait la demande.
Selon les informations fournies par les réseaux Agriconseils, 1153 clients ont bénéficié des services-conseils en matière des ressources humaines. À sa dernière année, 280 agriculteurs ont bénéficié de ce service, soit un bond de 37 % par rapport à la première année d’implantation en 2018. Comme l’indique Christine Dugas, conseillère en développement organisationnel pour la coordination des services-conseils, le PSC 2018-2023 a pris fin le 31 mars. L’organisation est présentement en attente de l’annonce du prochain PSC de 2023-2028.
Somme toute, cette ressource aura été bénéfique pour les Nazairiens qui ont reçu, à plusieurs reprises, la visite d’une conseillère en ressources humaines sur la ferme.
« Au début, on ne savait pas trop comment elle pouvait intervenir dans notre quotidien, mais elle a été d’une grande aide pour nous et nos employés. Elle nous a aidés à faire des inscriptions de postes, des manuels d’employés, des évaluations de rendement, des cahiers de procédures et bien d’autres. Tout au long de ce parcours, elle nous a souvent mentionné que l’on n’était pas parfaits, mais que les efforts que nous mettions et notre quête à nous améliorer étaient beaux à voir. C’est probablement ça qui a joué en notre faveur pour remporter le prix Ma ferme, Mon monde », souligne humblement Maxime Dion.
L’amélioration de ces procédés ne fera pas pour autant croître l’équipe qui se concentrera sur le développement de nouveaux concepts et de nouvelles cultures en conservant le même personnel, soutiennent les gestionnaires.
Présent dans la communauté
En plus d’offrir leurs produits maraîchers à leur clientèle, les copropriétaires de la ferme La Bourrasque offrent des légumes invendus au Centre de bénévolat d’Acton Vale (CBAV). En tout, une valeur de 25 000 $ de légumes imparfaits ou en surplus a été donnée à l’organisme qui récupère ces produits pour garnir son garde-manger.
« Tant qu’à envoyer ces légumes au compost, il vaut mieux les valoriser. Je ne pourrais pas les revendre, mais tant mieux si on peut en faire profiter notre communauté surtout en période d’inflation », rapporte Philippe Benoit. Des paniers de légumes sont livrés de façon hebdomadaire en fonction des produits de saison, et ce, tout au long de l’année.