22 février 2023 - 10:47
Exclusion du lac La Rouche de l’agrandissement du parc du Mont-Orford
Un documentariste et la commission demandent des précisions
Par: Adaée Beaulieu

L’emplacement actuel du stationnement et des accès en randonnée pédestre aux abords du lacLa Rouche. Photo Adaée Beaulieu | La Pensée ©

L’emplacement actuel du stationnement et des accès en randonnée pédestre aux abords du lacLa Rouche. Photo Adaée Beaulieu | La Pensée ©

L’exclusion du lac La Rouche à Racine, appartenant à Placements Bombardier,a été l’objet de plusieurs discussions lors de la première partie des audiencesdu Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sur le projet d’agrandissement du parc nationaldu Mont-Orford.

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Lors de la première séance de l’audience, le 14 février à 19 h, le documentariste Marty-Kanatakhatsus Meunier a mentionné qu’« en 2016, le Tribunal administratif du Québec décrète que le lac La Rouche ne fera plus partie de l’agrandissement du parc, alors qu’il devait en faire partie ». Il a aussi rappelé qu’un stationnement était déjà existant aux abords de celui-ci.

Lors de la visite guidée, le 15 février au matin, l’autobus a d’ailleurs fait un arrêt à cet endroit qui donne accès à des sentiers pédestres et à une paroi d’escalade. Alain Thibeault, chargé de projet à la direction des parcs nationaux du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), a alors mentionné qu’il serait relocalisé dans un endroit plus sécuritaire.

Raison de l’exclusion
Le documentariste a demandé qu’on lui explique la raison d’une telle exclusion. Le porte-parole du MFFP, Christian Pelletier, a confirmé que les pourtours du lac devaient à la base être inclus dans le projet d’agrandissement.

Pour ce qui est de la raison qu’il a évoquée pour justifier l’exclusion, il s’agit de l’utilisation du lac pour des tests de véhicules récréatifs de BRP. Il a aussi indiqué que le gouvernement avait entrepris des démarches d’expropriation, mais qu’après des échanges avec Placements Bombardier, on y avait mis fin afin de ne pas nuire aux activités commerciales de l’entreprise. M. Pelletier a néanmoins ajouté que le Ministère a sollicité à au moins deux reprises Bombardier à ce sujet dans les dernières années et qu’il a obtenu des refus. L’entreprise a toutefois indiqué qu’elle aviserait le ministre si elle venait à vouloir se départir de ce lac.

Exemple de cas semblable?
Lors de la séance du 15 février, la commissaire Mireille Paul a voulu en savoir plus à ce sujet. Elle souhaitait savoir s’il y avait des exemples de telles exclusions dans d’autres parcs nationaux et quels enseignements on pouvait en tirer. Le chargé de projet Alain Thibeault n’avait pas d’exemple, mais la commissaire a fait allusion aux terrains privés situés aux abords du lac Seigneurial du parc national du Mont-Saint-Bruno.

André Despatie, directeur général Parcs nationaux et campings à la SÉPAQ, a confirmé ce fait et a indiqué que c’est la préservation de la qualité de l’eau qui fait l’objet de démarches communes entre les propriétaires et le parc national.

Lac privé?
Mireille Paul a également demandé si le lac La Rouche en soi ou juste ses berges étaient privées. Olivier Pfister, du ministère de l’Environnement, a confirmé qu’il s’agissait d’un lac privé, mais est revenu avec plus de précisions lors de la séance du 16 février. Il a indiqué que c’est l’avis reçu du Centre d’expertise hydrique du Québec en 2013 qui prouvait hors de tout doute ce fait.

Le porte-parole du MFFP, Christian Pelletier, et son collègue Alain Thibeault ont par la suite nuancé en ajoutant qu’il y a avait un barrage au pourtour du lac ainsi qu’un étang à l’est et une portion marécageuse au sud dont la propriété demeurait nébuleuse et que le Ministère était en train de faire des validations à ce sujet.

Assurer la protection environnementale
Le documentariste Marty-Kanatakhatsus Meunier est revenu à la charge pour savoir comment les milieux classés comme fragiles, la faune et la flore allaient être protégés en dépit de l’exclusion du lac La Rouche de l’agrandissement et comment les impacts des activités réalisées dans les enclaves sur les espèces vivantes dans le parc allaient être mesurés.

Joanie Beauchemin, de la direction région du ministère de l’Environnement, a expliqué que les milieux fragiles situés à l’extérieur du parc étaient tout de même assujettis à la Loi sur la qualité de l’environnement, donc que les activités devraient être autorisées par le ministère.

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