L’idée de se départir des milliers de tartelettes qui encombrent le local de l’entreprise valoise a grandement intéressé les organismes locaux et les banques alimentaires. Passant de la Moisson maskoutaine à la Moisson Mauricie, plusieurs organisations sont venues remplir leurs paniers de desserts afin de les distribuer à leur tour aux gens dans le besoin. Bien que généreux, ce geste permettra de libérer de l’espace dans l’entrepôt de JSMG. « Ça fait quatre mois que je suis pris avec les tartelettes à cause de la faillite de Pâtisserie Gaudet. Au lieu de les jeter et avec l’accord du syndic, j’ai fait appel aux Moissons du coin pour qu’ils prennent ce dont ils ont besoin. Ça fait mon affaire, car ça me permet de récupérer mon espace de travail encombré par ces produits », affirme Stéphane Daviau, copropriétaire chez Transport et Entreposage JSMG.
Malgré l’inventaire qui descend à vu d’œil, environ 100 000 tartelettes sont toujours à donner, le confirme le gestionnaire. Des sacs de fruits congelés servant de garniture à tartes font aussi partie de la liste d’inventaire à liquider.
Au paradis de la tartelette
Comme pour bon nombre de fournisseurs, la fin des activités de la Pâtisserie Gaudet aura causé de grandes frustrations à ce créancier non garanti. En plus de ne pas pouvoir récupérer les quelque 170 000 $ qui lui étaient dus à la suite de la faillite, les tartelettes valoises ont trop longtemps accaparé l’entrepôt, selon le gestionnaire. « L’entreposage de ces produits m’a fait perdre de l’argent, car je ne pouvais pas accommoder mes autres clients. J’ai été sans revenu tout ce temps-là. Je n’ai eu d’autres choix que de m’en départir », renchérit M. Daviau.
En tout, des centaines de milliers de tartelettes qui ont monopolisé les quatre murs de l’entrepôt.
Même si la compagnie se dit perdante dans cette histoire, elle pourra toutefois bénéficier d’un mince remboursement grâce aux reçus de charité qu’elle a obtenus en échange des tartelettes données. « Ça ne sera pas grand-chose, mais c’est mieux que d’avoir tout perdu. Je trouve ça déplorable que les PME soient aux prises avec cette situation, car on n’a aucun recours pour récupérer l’argent perdu. Il faut que les gouvernements se penchent sérieusement là-dessus pour changer les choses », conclut l’entrepreneur.
Rappelons que Transport et Entreposage JSMG fait partie des 210 créanciers non garantis qui ont été victimes de la faillite de 32 M$ de Pâtisserie Gaudet l’été dernier.