23 août 2023 - 07:00
Championnat canadien de rugby
Rugby Québec et Alisson St-Onge remportent les grands honneurs
Par: Annie Gagnon

Alisson St-Onge pose avec les deux entraîneurs de l'équipe Rugby Québec, François Vachon-Marceau et Karen Paquin, médaillée olympique. Photo gracieuseté

Alisson St-Onge pose avec les deux entraîneurs de l'équipe Rugby Québec, François Vachon-Marceau et Karen Paquin, médaillée olympique. Photo gracieuseté

Du 30 juillet au 6 août, l’Université de la Colombie-Britannique a été l’hôte du championnat canadien féminin des moins de 19 ans pour une toute première fois. Au cours de cette compétition, cinq équipes, dont Rugby Québec, se sont affrontées afin de remporter les grands honneurs. Invaincues, Alisson St-Onge et les représentantes québécoises ont raflé la médaille d’or.

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Cinq formations se sont donné rendez-vous sur le terrain Arthur Lord Field de l’Université de la Colombie-Britannique pour se disputer le titre canadien. L’équipe-hôtesse des BC Bears a accueilli le Wolfpack de l’Alberta, les Blues de l’Ontario, la Sélection de l’Atlantique et, bien sûr, Rugby Québec.

« Ça fait un peu plus de six mois que nous avons des entraînements en vue de ce tournoi. Au fur et à mesure que l’on avançait dans le processus, il y avait des coupures, et ce, jusqu’à ce que 25 filles soient sélectionnées. J’étais bien fière d’être choisie pour vivre ce championnat », mentionne l’athlète originaire d’Upton.

Un défi de taille

De prendre part à une compétition nationale à l’autre bout du pays apporte son lot de défis. Arrivées à Vancouver la veille de leur premier match, les joueuses québécoises ont dû faire fi des difficultés rencontrées afin de donner le meilleur d’elles-mêmes sur le terrain.

« Une seule journée de repos, un décalage horaire et des muscles engourdis, ce n’est rien de très encourageant, mais nous avons misé sur la préparation d’avant-match. En tout, nous avons joué quatre matchs de 70 minutes en six jours. Un horaire aussi chargé est extrêmement dur physiquement, car les bleus, les égratignures et la fatigue musculaire s’accumulent. C’est également très exigeant mentalement, car ton corps est extrêmement fatigué. Ta tête te dit d’arrêter, mais il faut que tu retournes te battre sur le terrain comme au premier match », explique Alisson.

Invaincues

L’équipe québécoise a tout raflé lors de son passage à Vancouver, infligeant la défaite aux quatre autres équipes en compétition.

D’abord, les Québécoises ont défait les Blues de l’Ontario par le compte de 42 à 10. Ensuite, elles ont blanchi la Sélection de l’Atlantique, 17 à 0, avant de prendre la mesure des BC Bears par la marque de 32 à 7. Finalement, à leur dernier match, les représentantes du fleurdelisé ont renversé le Wolfpack de l’Alberta, 35 à 3, pour assurer leur place sur la première marche du podium.

« Avant chaque tournoi, il y a toujours des équipes favorites, dont les Bears et les Blues, mais malheureusement, le Québec fait rarement partie de ces équipes. Pourtant, nous avons terminé au second rang lors des derniers Jeux du Canada et l’équipe de rugby de l’Université Laval est double championne canadienne. En nous rendant à ce tournoi, nous savions que nous aurions à prouver que nous méritons notre place sur la scène nationale et nous avons réussi à le faire. Je crois que notre force mentale et physique nous a permis de dominer. À la fin des matchs, nous étions beaucoup plus en forme que les autres, ce qui nous a permis d’atteindre de très bons pointages et d’obtenir des points bonus, accordés lorsqu’une équipe marque quatre essais ou plus dans une seule partie », raconte Alisson.

Une victoire à long terme

Au-delà de la médaille d’or récoltée lors de ce dernier championnat, Alisson espère que les efforts déployés lors du passage de l’équipe à Vancouver auront permis de faire briller les athlètes québécoises.

« Il est assez rare qu’à ce niveau, une équipe remporte tous ses matchs avec autant de points, mais nous l’avons fait! J’espère que notre performance permettra à certaines joueuses québécoises de se faire recruter sur l’équipe canadienne. La représentation du Québec sur cette équipe est très faible. Nous ne sommes pas souvent prises en considération dans les sélections, mais avec une telle performance au championnat, je crois que les entraîneurs de haut niveau n’auront pas d’autre choix que de nous laisser une chance », clame l’athlète.

Le Rouge et Or

Alisson est une jeune femme posée qui sait garder les deux pieds sur terre. Celle qui entreprend présentement des études de médecine à l’Université Laval a aussi été recrutée par l’équipe féminine de rugby du Rouge et Or. Est-ce qu’une invitation de l’équipe nationale pourrait changer ses plans?

« Si l’occasion se présente, je ne vais pas refuser, mais ce n’est pas mon but pour le moment. Je préfère acquérir de l’expérience à travers mon parcours universitaire avant d’envisager une telle possibilité. Mon objectif premier est de me faire une place au sein de l’équipe. Je sais que j’ai beaucoup de travail à faire pour atteindre le niveau des vétéranes. De plus, comme j’ai eu de très belles expériences avec Rugby Québec, j’aimerais continuer à jouer dans cette équipe. Ma prochaine étape est l’équipe senior, soit une équipe constituée de plusieurs joueuses de l’équipe nationale. Ce ne sera donc pas facile d’être sélectionnée, mais je vais prendre ça une étape à la fois », conclut-elle.

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