29 octobre 2025 - 07:00
Roger « Doune » Bourgeois a déposé son gant pour une dernière fois
Par : Annie Gagnon

Photo Nathalie Miclette

Maxime Morin entretenait une relation privilégiée avec Roger « Doune » Bourgeois, qui a été son entraîneur personnel pendant plus de 20 ans. Photo Nathalie Miclette

Photo Nathalie Miclette

Connu et reconnu au sein de plusieurs organisations du baseball québécois, Roger « Doune » Bourgeois est décédé le 16 octobre à l’âge de 91 ans. Personnage impressionnant sur le monticule et conteur coloré à l’extérieur du terrain, « Doune » aura marqué plusieurs générations de joueurs et d’amateurs de baseball.

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Abonné au terrain de baseball depuis de longues années, Roger « Doune » Bourgeois avait aussi de bonnes habitudes de vie alors qu’il a longuement sillonné la ville d’Acton Vale à la marche ou à vélo. De longues promenades entrecoupées de discussions animées au fil des rencontres faites sur sa route.

Homme sans âge puisqu’il avait conservé une forme impressionnante jusqu’à tout récemment, il aura marqué plus d’une personne grâce à son implication auprès des joueurs élites de baseball et plus particulièrement auprès des Castors d’Acton Vale de la Ligue de baseball majeur du Québec (LBMQ).

Les dirigeants de la LBMQ l’avaient d’ailleurs intronisé au Temple de la renommée en 2014-2015 en reconnaissance de son engagement exceptionnel envers le sport.

Dans son discours d’intronisation, M. Bourgeois avait exprimé toute sa gratitude et partagé sa grande passion pour le baseball qu’il considérait comme le plus grand et le plus beau sport au monde.

« Lorsqu’on m’a appris que je serais intronisé, ma première réaction a été la surprise. Je suis surpris d’être introduit aussi jeune et en plein milieu de ma carrière. C’est un grand honneur que vous me faites et je l’accepte avec joie, bonheur et humilité. J’ai mis les pieds sur un terrain de baseball pour la première fois en 1944 et j’ai tout de suite eu le coup de foudre pour ce sport noble. Grâce à ce sport, j’ai pu visiter les quatre coins du Québec, du Canada et des États-Unis. Le baseball m’a aussi amené à rencontrer des gens formidables et à former des amitiés durables. Un merci particulier aux Castors d’Acton Vale et à Maxime Morin que j’entraîne depuis l’âge de 9 ans et avec qui j’ai vécu des moments inoubliables. Je termine en vous disant : quand on aime, on a toujours 20 ans », avait mentionné le récipiendaire, alors à l’aube de ses 81 ans.

Entraîneur privé

La relation entre Roger Bourgeois et l’ancien joueur des Castors Maxime Morin était empreinte d’un profond respect mutuel et d’une grande amitié. C’est avec émotion que Maxime s’est confié à LA PENSÉE :

« Roger était un passionné de baseball et plus particulièrement de l’histoire du baseball à Acton Vale. Il avait toujours plein d’histoires à raconter sur ce sport. J’ai été privilégié de l’avoir comme entraîneur personnel pendant 20 ans. Je pouvais l’appeler à n’importe quelle heure et n’importe quel jour pour pratiquer. Il me disait : donne-moi 10 minutes, je saute sur mon vélo et je m’en viens. On commençait par se lancer des balles pendant une dizaine de minutes et, ensuite, il me lançait des balles à l’infini. Sans jamais se fatiguer. C’est toujours moi qui abandonnais et qui mettais fin à nos pratiques. Doune m’a toujours suivi à partir de mes années « Moustiques ». Je peux compter sur les doigts d’une seule main les matchs qu’il a manqués. Il me suivait même à mes camps d’entraînement en Floride. Jamais je n’aurais vécu une aussi belle carrière de baseball si je ne l’avais pas eu comme entraîneur. Je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu’il a fait pour moi. Merci Doune », a mentionné Maxime Morin.

Un legs important

Le légendaire lanceur valois s’est éteint, mais sa passion pour le baseball demeure bien vivante à Acton Vale. Sa présence sur le terrain ou dans l’abri des joueurs se fera sentir pendant plusieurs années encore, alors que ceux qui l’ont côtoyé transmettront à leur tour l’héritage qu’ils ont reçu de lui.

Témoignages

Benoit Jetté, ami de longue date
Lorsque j’étais jeune, j’allais au stade de la « rubber » et « Doune » était là. Plus tard, je l’ai côtoyé comme lanceur de notre ligue du dimanche matin, puis dans les années 90, comme lanceur à mon époque des Castors. Ensuite, « Doune » a été là pour mon fils et mes petits-enfants.
En 2005, alors que la ligue des Dieux du Stade était lancée, qui était là? Eh oui, Roger. Il aura été lanceur pour quatre générations de la famille Jetté. Merci encore pour ta passion mon « Doune ».

Michel Dorais, Castors d’Acton Vale
Roger avait le verbe facile et il ne se gênait jamais pour exprimer ses opinions. Contrairement à plusieurs de son époque qui défendaient ardemment les joueurs d’autrefois, il n’hésitait pas à affirmer que le calibre d’aujourd’hui était tout simplement supérieur — au grand dam des anciennes moutures des Castors.
Chose certaine, « Doune » entretenait un attachement inconditionnel envers les Castors d’Acton Vale. Avec les années, il avait su vieillir en adoucissant son petit côté rugueux, sans jamais perdre sa passion ni son franc-parler légendaire. Une chose est sûre : il conservera toujours une place bien spéciale dans le cœur de la grande famille du baseball.

Patrice Dumont, Dieux du Stade
Quand je pense à Roger, le mot qui me vient en tête, c’est passion! En 2005, lorsque nous avons commencé notre ligue des Dieux du Stade, Roger avait 71 ans. C’est fou quand on y pense. On a été privilégiés de l’avoir avec nous pendant 18 ans. Chaque jeudi, il se présentait au stade pour venir lancer des prises pour les deux équipes. On a tous tellement de beaux souvenirs avec lui. Merci Roger!

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