23 février 2022 - 08:06
Recycler comme des champions
Par: La Pensée de Bagot

La Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains enregistre une bonne performance de sa gestion des matières recyclables. (photothèque Le Courrier)

La région est championne dans la gestion du bac vert au point où la Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains (RIAM) a bénéficié d’une compensation lui permettant de payer l’entièreté des factures touchant à la collecte, au transport et au traitement des matières recyclables.

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Recyc-Québec offre un programme de compensation aux municipalités qui présentent une bonne performance dans leur gestion des matières recyclables.

Les compensations sont remises près d’un an après la fin d’une année. La Régie vient donc d’obtenir les résultats de l’année 2020 qui se sont révélés exceptionnels. Bien que la gestion se soit améliorée de façon constante depuis 2008, c’est la première année que la Régie peut compter sur un remboursement complet.

Pour l’année 2020, le coût de la collecte, du transport et du traitement des matières recyclables pour l’ensemble des municipalités de la Régie s’élevait à 1 994 054 $. La Régie a reçu une compensation de 1 995 644 $. L’argent sera remis aux villes par quote-part. Donc, la Ville de Saint-Hyacinthe, qui devait payer 1 081 314 $ pour la même année pour la gestion des matières recyclables, recevra un remboursement de 1 082 176 $. D’une année à l’autre, ces compensations permettent d’absorber les coûts de la gestion des matières résiduelles sur le compte de taxes des citoyens, mais ne couvrent pas les frais de gestion et l’achat des bacs.

« Ça veut dire qu’on a le meilleur prix possible pour les quantités de matières collectées et gérées. Depuis des années, on demande aux citoyens de faire un bon tri parce que ça nous permet d’être plus performants. Et effectivement, ils le font », explique le directeur général de la RIAM, Réjean Pion.

La performance est calculée en fonction de la qualité du tri et du prix pour collecter et traiter les matières résiduelles. Selon M. Pion, la Régie est bien positionnée pour devenir attractive lorsqu’elle fait des appels d’offres pour ce type de service lui permettant d’obtenir des prix concurrentiels.

Réjean Pion siège au Comité d’action pour la modernisation de l’industrie de la récupération et du recyclage du ministère de l’Environnement. Il travaille ainsi à la modernisation de ce programme. Il prédit donc que les compensations sous cette forme disparaîtront d’ici quelques années.

« Pour être honnête, on est dans les dernières années de ce programme. Le gouvernement veut le moderniser. Le but est de responsabiliser les entreprises et de les inciter à mettre en marché des produits qui pourront être recyclés. C’est le principe d’économie circulaire », ajoute-t-il.

En 2020, la collecte sélective a permis de récupérer 8885 tonnes de matières recyclables. L’année précédente, le volume se situait à 8773. L’augmentation de l’achat en ligne ne semble donc pas avoir eu un impact majeur sur la collecte des matières recyclables, conclut-on à la Régie. Pour la même année, 58,7 % des matières résiduelles d’origine résidentielle, industrielle, commerciale ou institutionnelle assimilables à la collecte résidentielle, sur le territoire desservi par la Régie, ont été détournées de l’enfouissement.

Du côté du bac brun

Bien que les matières qui se retrouvent dans le bac brun ne puissent pas être traitées à l’usine de biométhanisation de Saint-Hyacinthe, le directeur général de la RIAM n’est pas prêt à dire que les citoyens gèrent moins bien le bac brun. La Régie avait cessé le compostage pour envoyer les matières organiques en biométhanisation, mais la présence de branches, de feuilles et de gazon dans le bac causait des désagréments, ce qui a poussé la Régie à revenir au compostage il y a deux ans.

« On faisait du compostage depuis 2006. Ça allait très bien. Les gens étaient habitués de mettre des feuilles, des branches et du gazon dans le bac. Quand on a dit de ne plus le faire, ça ne passait pas. […] L’usine de biométhanisation demeure une bonne idée. Le but premier était de traiter les boues municipales. L’usine fait une super bonne job avec les boues municipales. […] Les citoyens ne représentaient pas une grosse proportion de ce qui était traité [en usine]. »

La proportion des résidus de table représente entre 5 % et 7 % de ce qu’on retrouve dans les bacs bruns.

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