13 mars 2024 - 07:00
Fermeture du guichet Desjardins à Durham-Sud
Près de 500 citoyens ont demandé en vain un sursis de deux ans
Par: Adaée Beaulieu

Le guichet automatique de Desjardins à Durham-Sud n’est plus accessible depuis le 8 mars. Photo gracieuseté

Photo gracieuseté

Depuis le 8 mars, les citoyens de Durham-Sud et des villages avoisinants ne peuvent plus utiliser le guichet automatique Desjardins de la petite municipalité. La Caisse Desjardins du Val-Saint-François a décidé de fermer même si près de 500 citoyens ont signé une pétition demandant un sursis d’au moins deux ans.

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Deux anciens présidents de la défunte Caisse Desjardins de Durham-Sud, dans les années 1990, avant sa fusion en 2001, Denis Tanguay et Guy Desmarais, et quelques autres citoyens, se sont ainsi installés devant le guichet pendant environ une heure, le 5 mars, afin d’essayer de contrecarrer cette décision.

Selon Denis Tanguay, environ une dizaine de clients se rendent au guichet chaque avant-midi. Il déplore que la Caisse Desjardins du Val-Saint-François n’ait pas voulu leur fournir des chiffres justifiant sa décision. Au début février, Dominic Gagnon, le directeur général de la Caisse Desjardins du Val-Saint-François, avait affirmé à LA PENSÉE que le nombre de transactions au guichet avait diminué de 36 % à Durham-Sud.

Le 21 février, Denis Tanguay a fait parvenir au directeur de la Caisse une lettre étayant ses arguments et la pétition comptant alors 484 signatures. Les documents étaient adressés au nom du Comité du maintien du guichet Desjardins de Durham-Sud, incluant la mairesse, Sylvie Laval. On demandait une réponse dans les sept jours en suggérant qu’une rencontre pourrait s’avérer nécessaire pour trouver une solution.

Le Comité mentionnait notamment que les citoyens de Durham-Sud et des environs devront parcourir plus de 30 km aller-retour pour se rendre à un des guichets automatiques les plus proches, soit Acton Vale ou Richmond. On déplorait l’impact de la fermeture du guichet auprès principalement des personnes âgées moins mobiles et moins habituées à effectuer des transactions informatiques. On soulignait également que les commerces ne pourraient plus effectuer de dépôts à proximité. Le Comité considérait aussi que cette décision allait à l’encontre de la définition de coopérative, alors que Desjardins s’est implantée au départ dans des villages et des paroisses. On remettait aussi en doute que le maintien du guichet coûte cher à Desjardins.

Le lendemain, le Comité a reçu un accusé de réception d’un employé de la Caisse Desjardins du Val-Saint-François. Puis, le 27 février, il a reçu une lettre plus étoffée de la Caisse signée par le directeur général et la présidente. Elle confirmait que la pétition avait été déposée, à titre informatif, lors de la séance du conseil d’administration de la veille, mais que la décision était maintenue. Le même chiffre de baisse d’achalandage de 36 % était soulevé pour expliquer ce choix.

« Par ailleurs, bien que le conseil d’administration demeure unanime à l’égard de sa décision, nous demeurons disponibles si des personnes ont besoin d’un soutien particulier de notre part pour effectuer leurs transactions, pour discuter des mesures alternatives à mettre en place ou pour échanger à propos de projets porteurs auxquels nous pourrions nous associer », était-il mentionné à la fin de la lettre.

« On nous dit que c’est ça la décision et que ça finit là », déplore Denis Tanguay, en réaction à cette lettre. Il a aussi déploré que des affiches avaient déjà été installées quelques jours après l’annonce de la fermeture en janvier, ne laissant aucune place à la négociation.

Guy Desmarais n’est pas surpris de cette décision, mais la déplore, tout comme à l’époque de la fusion, puis de la fermeture du comptoir il y a une dizaine d’années. « C’était comme une vague qui a passé, un bulldozer qu’on ne pouvait pas arrêté », a-t-il raconté à propos de la fusion. Il a mentionné que la Caisse Desjardins de Durham-Sud a toujours été bien établie et solide financièrement. « Il n’y a pas de surprise dans tout ça, mais nous avons le droit de nous y opposer, de dire que nous sommes déçus que ça se passe comme ça », a-t-il déclaré.

Selon lui, les actions à poser pour contrer la décision restent limitées, mais la pétition avec maintenant 594 signatures pourrait être envoyée à nouveau.

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