21 février 2024 - 07:00
Réduction de la fréquence des collectes des ordures
Pas une tendance marquée dans la région
Par: Adaée Beaulieu

Réduire la fréquence des collectes des ordures, comme Maricourt vient de la faire, ne semble pas une tendance dans la région. Photo Adaée Beaulieu | La Pensée ©

Dans un souci d’économie, la Municipalité de Maricourt a choisi cette année que la collecte des ordures se ferait une fois par mois plutôt que deux fois. Certaines municipalités des environs ont aussi réduit le nombre de collectes ou songé à le faire, mais ce n’est pas une tendance généralisée.

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Déjà, dans son budget de 2023, la Municipalité de Maricourt avait dû essuyer une hausse d’environ 24 % du tarif pour la collecte des ordures de la part de la Régie intermunicipale sanitaire des Hameaux.

Voyant que le scénario se répétait cette année, elle a pris les choses en main et a demandé à la Régie et à l’entrepreneur privé Matrec de soumissionner pour 26, 17 et 13 collectes par année. La Régie chargeait 23 400 $ pour 13 collectes et Matrec 21 091 $ pour le même nombre. De plus, aucune surcharge n’était facturée pour le diesel comparativement à 1941,94 $ par la Régie en 2023. Puisque Matrec a soumissionné plus bas, Maricourt a opté pour 13 collectes effectuées par cette entreprise et décidé de ne plus faire affaire avec la Régie. Celles-ci est composée de 10 municipalités membres et de cinq municipalités clientes, dont Racine, le Canton de Valcourt et Maricourt.

Le tarif par résidence pour la collecte des ordures 2024 est de 224,79 $ pour 13 collectes comparativement à 232,10 $ avec la Régie en 2023 pour 26 collectes. Pour un bac de plus, le tarif est de 115 $. À cela s’ajoute la somme globale de 7531 $ versée à la MRC du Val-Saint-François pour la gestion de l’écocentre, la collecte sélective, c’est-à-dire des matières recyclables, et pour la gestion des matières résiduelles sur l’ensemble du territoire de la Municipalité. La MRC offre aussi la collecte des matières organiques.

Et les autres municipalités?

Le Canton de Valcourt ne songe pas à aller dans la même voie que Maricourt. Déjà, la fréquence des collectes y est passée de trois fois par mois à deux fois entre 2019 et 2018, soit 26 à 17 collectes, avec la Régie. Le Canton a également introduit le bac brun en 2017.

Pour sa part, la Ville de Valcourt fait cavalier seul et a décidé de réduire aussi la fréquence des collectes à deux fois par mois, il y a deux ans. Le tarif par résidence pour 18 collectes est de 103,50 $. À cela s’ajoute les collectes de la MRC pour un total de 167 $.

La MRC du Val-Saint-François a aussi noté que certaines municipalités réduisaient la fréquence des collectes des ordures à une fois par mois en invitant la population à faire un bon tri de leurs matières en utilisant leur bac bleu, pour la récupération, et en pratiquant le compostage. Par contre, Valcourt ne pense pas aller dans cette voie.

Au même moment, les municipalités de Saint-Cyrille et Notre-Dame-du-Bon-Conseil Village avaient demandé à la Régie de gestion des matières résiduelles du Bas-Saint-François de vérifier si de réduire la fréquence des collectes à trois fois par mois plutôt que deux étaient avantageux financièrement. La réponse n’a pas été convaincante. Cette Régie compte neuf municipalités membres, dont Wickham et Lefebvre, et une quinzaine non membres, comme Durham-Sud.

Selon la directrice générale de cette Régie, Lise Hébert, les avantages ne sont pas assez importants. « Les gens, pas tous, mais plusieurs vont prendre des bacs supplémentaires quand le nombre de collectes diminue. Donc, l’économie ne sera pas de 50 % », a-t-elle expliqué. D’ailleurs, certaines municipalités demandent une collecte par semaine l’été.

La collecte sélective est toutes les deux semaines et c’est pareil pour celle des matières organiques sauf l’été où elle se fait à chaque semaine. D’ailleurs, lors de l’arrivée du bac brun, il y a plus de 10 ans, les collectes des ordures sont passées d’une fois par semaine à une fréquence toutes les deux semaines.

Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains (RIAM)

De son côté, le directeur général de la RIAM, Réjean Pion, n’a jamais reçu de demande pour réduire la fréquence des collectes des ordures qui se font toutes les deux semaines.

« Les 25 municipalités se sont regroupées pour obtenir un meilleur rapport qualité/prix. Les bonnes conditions ne génèrent pas le réflexe des élus à faire une telle demande », a-t-il mentionné.

Le tarif est de 210 $ par résidence, incluant la collecte à trois voies, celle des matières dangereuses trois fois par année, l’accès gratuit aux écocentres et les frais de gestion.

De plus, le contrat d’une durée de cinq ans, qui se termine en 2025, ne peut pas être modifié en cours de route et, même lors de son renouvellement, des options sur la fréquence ne sont pas présentées aux municipalités membres.

Selon M. Pion, peu de municipalités au Québec sont passées d’une collecte deux fois par mois à une seule fois par mois. L’argument écologique, notamment avancé par Maricourt, ne tient pas tant la route puisque moins de collectes des déchets signifie un risque plus grand de contamination des autres bacs. Pour ce qui est des coûts, en plus des tarifs déjà abordables, selon M. Pion, éventuellement, la collecte sélective sera remboursée à 100 % plutôt que compensée entre 63 et 65 % à l’heure actuelle, ce qui réduira les coûts.

« Quand on sait tout ça, on prend un pas de recul et on ne va pas sur la voie de la réduction du nombre de collectes », a-t-il conclu.

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