2 novembre 2022 - 07:00
Les producteurs avicoles font front commun contre la grippe aviaire
Par: Adaée Beaulieu

Les volailles de la région sont à risque de contracter la grippe aviaire. Photo gracieuseté

Les volailles de la région sont à risque de contracter la grippe aviaire. Photo gracieuseté

Les producteurs avicoles de la région sont en état d’alerte et multiplient les mesures d’hygiène alors que plusieurs cas de grippe aviaire ont été dénombrés dans les régions avoisinantes ces dernières semaines.

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Le plus récent cas a été détecté par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) le 27 octobre à Saint-Paul-d’Abbotsford. Les municipalités de L’Avenir, Saint-Alphonse-de-Granby et Princeville avaient aussi des volailles atteintes sur leur territoire respectivement les 16, 18 et 22 octobre. Il s’agissait d’entreprises commerciales qui étaient touchées, sauf en ce qui concerne le premier cas, qui s’est déclaré dans une basse-cour.

Les Municipalités de Wickham et de Sainte-Christine ont reçu un communiqué du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) mentionnant le cas non commercial sans préciser l’emplacement et ont relayé l’information le 18 octobre.

Réaction de producteurs

« Nous sommes très préoccupés par la situation qui sévit actuellement et travaillons de concert avec l’ensemble des maillons de la filière afin de minimiser les impacts et la propagation de cette maladie, soit par un rehaussement accru et irréprochable des mesures de biosécurité et l’application des règles et procédures de l’ ACIA et des divers organismes », a mentionné par courriel le président-directeur général de Boire & Frères, Éric Bienvenue. L’entreprise avicole, dont le siège social se situe à Wickham, compte 178 sites de production à travers le Québec.

La directrice du secteur vétérinaire pour Boire & Frères, qui fait aussi partie de l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA), Linda Lallier, explique qu’il s’agit d’une maladie à déclaration obligatoire qui sévit partout dans le monde. L’important est de la circonscrire, car aucun vaccin n’est disponible contre celle-ci. L’ensemble d’un troupeau doit être euthanasié si on y trouve des cas positifs.

Actuellement, elle mentionne que l’heure est grave. « Il y a une flambée au Canada. C’est très grave ce qui se passe. C’est du jamais vu. Il y en a d’est en ouest », déclare-t-elle. Plus précisément en ce qui concerne le cas non commercial, elle mentionne que les propriétaires de basse-cour sont plus durs à retracer et que les communications comme celles du MAPAQ peuvent aider à les joindre afin d’empêcher que leurs volailles deviennent des vecteurs de la maladie.

Réjean Ménard, de la ferme du même nom à Wickham, a déjà entrepris des mesures préventives. Par exemple, il ne visite pas d’autres fermes et limite les visiteurs. D’ailleurs, il mentionne que les livreurs, par exemple de moulée, sont tenus de faire la désinfection notamment de leur véhicule et autre équipement et qu’ils ne peuvent pas venir sur sa ferme s’ils sont allés précédemment à un endroit où sévissait la grippe aviaire. Il a aussi installé un câble quand il a appris la présence de cas dans les régions avoisinantes il y a plus de deux semaines pour limiter l’accès à sa ferme.

Un autre producteur de la région, lui, a été appelé par l’ACIA le 26 octobre puisqu’un camion était venu sur son site après s’être rendu dans un endroit infecté. Il a installé des barrières à titre préventif, les véhicules doivent rester au bord du chemin et la désinfection est accentuée. Par exemple, les vêtements restent à la ferme et les bottes sont changées à chaque visite de bâtiment. L’entreprise en compte trois pour un total de 25 000 oiseaux. De plus, l’ACIA délivre un permis au producteur après avoir collecté les données sur les fournisseurs pour permettre de les retracer au besoin.

« On vit avec le stress de ne pas savoir si ça va nous frapper ou pas. On essaye de minimiser les chances que ça arrive. On a toujours le stress des pertes financières si ça frappe », déclare-t-il.

Selon le président des Éleveurs de volailles du Québec, Pierre-Luc Leblanc, le taux de mortalité peut atteindre 95 % et les producteurs ne peuvent pas produire pendant plusieurs mois puisque, lorsqu’un animal est positif, l’ACIA prend le contrôle du site et aucun animal de peut entrer ni sortir.

En cas de mortalités inhabituelles ou de signes de la maladie, consultez un médecin vétérinaire. Si vous ne parvenez pas à trouver de médecin vétérinaire, composez le 450 768-6763 pour joindre la ligne téléphonique de l’Agence canadienne d’inspection des aliments pour signaler des oiseaux malades ou le 1 844 ANIMAUX pour communiquer avec la Centrale de signalement du MAPAQ.

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