25 juillet 2018 - 08:27
Afin de mieux desservir la population
Les paramédics d’Acton Vale exigent l’abolition des horaires de faction
Par: Alain Bérubé

Martine Aird, présidente du Syndicat des ambulanciers d’Acton Vale, exige l’abolition des horaires de faction pour la MRC d’Acton et à Saint-Valérien-de-Milton. En page une, on la voit en compagnie des paramédics Serge Albert, Martin Galarneau et Alexandre Thibault.

Forcés d’attendre à la maison les appels d’urgence 24 h sur 24, durant sept jours consécutifs pour devoir y répondre le plus rapidement possible, les paramédics d’Acton Vale en ont assez. Ils réclament l’abolition immédiate des horaires de faction, une mesure qui n’est plus appliquée dans une grande partie de la province.

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Présidente du Syndicat des ambulanciers d’Acton Vale – affilié à la FTPQ-592 – , Martine Aird rappelle que les horaires de faction, instaurés il y a 29 ans, devaient être temporaires.

« Le ministère de la Santé et des Services sociaux fait preuve d’une grande irresponsabilité en maintenant les horaires de faction. Nous sommes là pour sauver des vies, pas mettre en danger la nôtre! », résume-t-elle.

La formule « 7/14 », appliquée dans plusieurs régions rurales, a été abandonnée récemment dans des municipalités telles Waterloo et Cowansville.

« Pourquoi ce n’est pas la même chose ici? Les résidants de la MRC d’Acton ont autant droit que les autres citoyens d’être en sécurité. Lors d’un appel d’urgence, chaque seconde compte », soutient Sara Laliberté, paramédic chez Dessercom.

Bien que les horaires de faction compliquent le quotidien des paramédics qui subissent cette mesure, ceux-ci pensent avant tout aux gens impliqués dans des accidents.

« C’est certain que ça nous empêche parfois de bien dormir, en plus de compromettre souvent la vie sociale et familiale. Mais notre principale préoccupation, c’est la sécurité des gens de la région. La fatigue et le délai de réponse allongé sont des irritants majeurs », clame Mme Aird.

La présidente du syndicat ajoute qu’en 2017, 1616 appels ont été reçus sur le territoire couvert par la centrale d’Acton Vale, qui dessert la MRC d’Acton et Saint-Valérien-de-Milton.

« Nous demandons au gouvernement de respecter ses promesses. Les normes établies sont d’un temps de sortie de maximum de 28 heures par semaine pour un horaire de faction. À Acton Vale, nous dépassons largement ce barème selon les données du Centre de communication santé Monteregie», conclut-elle.

Réactions

Joint par La Pensée, le ministère de la Santé et des Services sociaux assure qu’il prend des décisions selon des critères bien précis, et ce, par principe d’équité. Selon les résultats de l’année 2016-2017, Acton Vale ne répondait pas aux critères pour l’ajout éventuel de ressources selon la porte-parole Noémie Vanheuverzwijn.

« Si notre évaluation révélait qu’un ajout de nouvelles ressources ambulancières était nécessaire dans une zone afin d’assurer la sécurité des citoyens, celui-ci serait alors considéré », mentionne-t-elle.

Le député caquiste de Johnson, André Lamontagne, affirme que les horaires de faction sont à revoir dans plusieurs régions. Son parti appuie l’ajout de nouvelles ambulances ou la transformation d’horaires de faction en horaire à l’heure, dans les régions où les critères objectifs du ministère démontrent la nécessité d’ajouter des ressources.

« Dans le cas d’Acton Vale, nous sommes en faveur d’une étude – indépendante si requise – qui permettrait de statuer sur les besoins tels qu’ils se présentent aujourd’hui », déclare-t-il.

Le préfet de la MRC d’Acton, Jean-Marie Laplante, souhaite que les requêtes des paramédics soient davantage écoutées et considérées.

« Ça fait des années qu’ils se battent afin d’éliminer les horaires de faction. Nous appuyons leurs efforts au nom de la santé et de la sécurité des résidants de la région », dit-il.

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