26 mai 2021 - 11:40
Directrice du développement des joueurs
Les Maple Leafs misent sur Danielle Goyette
Par: Annie Gagnon

Danielle Goyette relèvera de nouveaux défis en joignant l’équipe de développement des Maple Leafs de Toronto.

La renommée de Danielle Goyette n’est plus à faire. Avec une feuille de route des plus impressionnantes, la hockeyeuse olympique originaire de Saint-Nazaire-d’Acton a prouvé, hors de tout doute, que le travail et la rigueur peuvent nous mener très loin. La preuve, les Maple Leafs de Toronto ont décidé de miser sur elle pour assurer le développement de leurs joueurs. Une occasion rêvée pour cette passionnée.

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Un lien très fort lie Danielle Goyette et Hayley Wickenheiser. Les deux hockeyeuses ont défendu les couleurs du Canada aux Championnats du monde et aux Jeux olympiques. Ensemble, elles ont fêté les nombreuses médailles d’or et pleuré les médailles d’argent. Mais, au-delà de l’uniforme qui les a unies, les deux femmes sont deux travailleuses acharnées qui visent toujours les plus hauts sommets. Avec elles, pas de demi-mesure, elles se donnent à fond sur la patinoire et en dehors de celle-ci.

« Hayley est le genre de personne sur laquelle tu peux toujours compter. Ensemble, on a passé des hauts et des bas. Et la communication a toujours été à la base de notre amitié. Tu ne connais jamais mieux une personne que lorsque tu as traversé des moments difficiles avec elle et j’ai donc une très grande confiance en elle. La vie est drôlement faite parfois. Nous avons joué ensemble et, ensuite, elle a joué sous mes ordres avec les Dinos de l’Université de Calgary. Maintenant, c’est elle le patron.

C’est rassurant parce que je sais que, si je fais quelque chose qui n’est pas à son goût, elle va me le dire », mentionne Danielle Goyette.

Hayley Wickenheiser n’est certes pas étrangère à la nomination de Danielle Goyette à titre de directrice du développement des joueurs des Maple Leafs de Toronto. Après sa propre nomination comme directrice principale du développement des joueurs, Wickenheiser s’est rapidement tournée vers son ancienne coéquipière et entraîneur.

« J’étais bien contente de recevoirun coup de fil de Hayley, mais je ne m’attendais pas du tout à ce qu’elle m’offre le poste de directrice du développement des joueurs. On discutait ensemble de ce poste et elle a fini par me dire qu’elle m’appelait pour me le proposer. Dans un premier temps, je ne savais vraiment pas quoi faire. Je lui ai demandé deux semaines, elle m’en a laissée une en me relançant plusieurs fois pour que j’accepte. De façon rationnelle, ce n’était pas vraiment un bon choix d’accepter, mais comment peut-on laisser passer une chance comme celle-là? », questionne-t-elle.

En acceptant l’offre des Maple Leafs, Danielle Goyette tournait le dos à 14 ans de partenariat avec l’Université de Calgary et des conditions de retraite plutôt alléchantes. Bien sûr, avec les Dinos, Danielle ne chômait pas. Elle était LA personne derrière l’équipe. Les entraînements, les réservations d’hôtels, les séances vidéos et toutes les autres tâches connexes, c’est elle qui en héritait. Mais quand tu es une passionnée, la charge n’est jamais trop grande.

« En fait, c’est grâce au travail que je fais avec les Dinos que Hayley a pensé à moi. Ce côté performance et sens du détail s’avère une bien belle qualité pour le développement des joueurs. N’empêche que de tourner le dos à 25 ans de ma vie et un travail assuré, ce n’était pas une décision facile et peut-être pas une bonne décision tout simplement. C’est après une discussion avec mes deux meilleures amies québécoises que j’ai décidé de faire le grand saut. Je suis la première à dire qu’il faut faire ce que l’on aime et ne pas toujours penser à l’argent. Une d’entre d’elle m’a dit d’arrêter de voir trop loin et de foncer pour m’éviter d’avoir des regrets. C’est ce que j’ai fait, mais je n’en reviens juste pas », s’exclame-t-elle.

Prête pour son nouveau défi

La machine est maintenant lancée. Le 17 mai, en moins de deux heures, Danielle Goyette est devenue la directrice du développement des joueurs d’une équipe de la Ligue nationale de hockey, la ligue la plus médiatisée au monde. Pas mal pour une jeune fille timide qui a appris à jouer au hockey en regardant les Canadiens de Montréalà la télévision!

Chef de file du hockey féminin à travers le pays, Danielle est une pionnière qui a tracé et qui tracera la voieà une nouvelle génération de hockeyeuses. Ses nombreuses médailles aux Olympiques et aux Championnats du monde, en plus de ses intronisations au Temple de la renommée de la IIHF, au Panthéon des sports canadiens et au Temple de la renommée du hockey parlent pour elle.

« J’ai vraiment été surprise de voir comment cette nouvelle a fait réagir les médias. J’ai enchaîné les entrevues de 8 h 30 à 21 h 30. Je n’ai pas eu le temps de regarder les réseaux sociaux ni de parler à tous les membres de ma famille dans les premiers jours. Ça va très vite, mais je suis consciente de la chance que j’ai de faire partie d’une organisation comme les Maple Leafs. Ils sont avant-gardistes et ils ne s’arrêtent pas à savoir s’ils engagent un homme ou une femme, ils engagent ceux ou celles qu’ils croient les meilleurs pour l’équipe. Ça prend beaucoup d’ouverture de la part du président et du directeur général. J’ai pu discuter un peu avec le directeur général Kyle Dubas et c’est vraiment un bon gars, terre à terre et ouvert d’esprit. Il sait très bien que Hayley et moi, nous aurons des objectifs élevés, pour nous comme pour les joueurs. On a un travail à faire et nous le ferons au meilleur de nos connaissances, à tous les instants », affirme-t-elle.

Maintenant que la nouvelle est lancée, le vrai travail va débuter. Dans les prochains mois, Danielle Gowette aura à l’œil les derniers joueurs repêchés par l’organisation torontoise et ce, partout dans le monde. Elle discutera avecles entraîneurs des joueurs d’avenir, s’assurera qu’ils reçoivent les soins nécessaires à leur forme physique, participera au camp des prospects et, au besoin, sautera sur la patinoire pour donner un coup de main.

« À Calgary, j’ai travaillé avec des joueurs junior ainsi que des joueurs de la LNH. Au début, c’est un peu intimidant, mais j’ai suffisamment confiance en moi pour trouver les bons moyens pour améliorer leur jeu. Travailler avec ces gars, c’est vraiment impressionnant. Ils ont tellement de talent qu’ils s’ajustent rapidement. En fait, je vais simplement appliquer ce que je fais depuis que je suis entraîneuse et ça devrait bien se passer. Je vis présentement l’opportunité d’une vie. Je sais qu’il n’y a pas de grands résultats sans prendre de risques, ce sera à moi d’amener les joueurs à se développer ».

Question piège

Bien sûr, l’occasion était trop belle pour la laisser passer.

Est-ce que Danielle Goyette supporte les Canadiens ou les Maple Leafs durant les présentes séries éliminatoires?

« Je ne peux pas changer mon accent et je demeure donc une Québécoise, mais je peux changer mon allégeance pour les Canadiens. Maintenant que je suis dans le camp des Maple Leafs, c’est cette équipe que j’encouragerai », conclut-elle.

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