19 avril 2023 - 07:00
Audiences du BAPE sur le projet d’agrandissement du parc du Mont-Orford
Les instances concernées se prononcent
Par: Adaée Beaulieu

Le ruisseau Ely à proximité du lac La Rouche à Racine en hiver. Photothèque | La Pensée ©

Le ruisseau Ely à proximité du lac La Rouche à Racine en hiver. Photothèque | La Pensée ©

La Municipalité de Racine, la MRC du Val-Saint-François ainsi que le Camping Plage McKenzie font partie des 37 intervenants qui ont présenté un mémoire dans le cadre de la deuxième partie des audiences du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) sur le projet d’agrandissement du parc national du Mont-Orford, qui s’est déroulée du 3 au 6 avril.

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Des préoccupations concernant l’exclusion du lac La Rouche, la conciliation de l’aménagement futur avec les projets du milieu ainsi que la sécurité routière ont notamment été soulevées. Le tout sera consigné dans un chapitre du rapport du BAPE qui sera soumis au ministre de l’Environnement au plus tard le 30 juin.

Au total, la commission a reçu 73 mémoires et 8 présentations verbales ont été faites sur place. Les audiences ont attiré 116 personnes sur place et 18 à distance.

La position de la Municipalité de Racine a été la première a être présentée par le maire Mario Côté et le conseiller municipal Michel Bergeron. Les deux élus ont indiqué que la Municipalité se réjouissait du projet et ont même demandé que le futur secteur du parc sur son territoire porte son nom. Elle espère aussi que les citoyens seront priorisés dans le cas de création d’emplois.

« Puisqu’un tiers de notre territoire sera éventuellement annexé au parc du mont Orford, il nous apparaît essentiel que notre volet identitaire soit intégré au projet d’agrandissement. Notre volonté est de rattacher notre communauté au projet tout en soutenant le rayonnement de la Municipalité », a affirmé le maire.

Gestion

Toutefois, des enjeux ont également été soulevés, par exemple des inquiétudes concernant les orientations de gestion de la SÉPAQ. « Bien que nous soyons confiants d’une gestion saine du projet par la SÉPAQ, quelques précédents concernant la gestion de certains parcs nationaux nous permettent de craindre certaines dérives », a déclaré le conseiller. Il a donc recommandé d’assurer la pérennité de la table d’harmonisation du mont Orford afin d’être informés de tous changements au projet.

Pour ce qui est de la conservation de la nature, la Municipalité a proposé de créer un observatoire de la biodiversité dans le secteur prévu de l’agrandissement et un corridor écologique de connectivité des milieux naturels dans la vallée du Ruisseau-Gulf et la rivière au Saumon.

De plus, la Municipalité et plusieurs autres intervenants ont demandé de ne pas intégrer le vélo de montagne comme activité prévue dans l’agrandissement pour ne pas détériorer le milieu.

Le maire a aussi demandé que le nombre de chalets disponibles à proximité de l’entreprise Laö Cabines, qui offre un service similaire, soit limité.

Pour sa part, la MRC du Val Saint-François a demandé l’instauration d’un système de gestion des plaintes et de la fréquentation non souhaitée sur les propriétés privées d’ici la création de l’agrandissement. La MRC souhaite également que l’intégrité des lieux visés soit préservée.

« Nous souhaitons que soit facilitée une réelle collaboration avec la MRC afin que l’offre touristique du parc soit complémentaire, cohérente et structurante pour la MRC », a déclaré le préfet Luc Cayer.

Lac La Rouche

Dans son mémoire, la Municipalité de Racine a aussi mentionné qu’elle regrettait la décision du gouvernement du Québec de ne pas inclure le lac La Rouche, appartenant à Placements Bombardier, dans l’agrandissement. « Cette exclusion manque à notre avis de cohérence d’autant que le lac La Rouche est situé au cœur du territoire prévu de l’agrandissement du parc national », a affirmé le conseiller.

Il a notamment mentionné que la Municipalité jugeait qu’il s’agissait d’un traitement de faveur comparativement aux autres expropriés. Il a donc été demandé de trouver un compromis.

D’ailleurs, le documentariste Marty- Kanatakhatsus Meunier, qui était présent lors de la première partie des audiences pour parler de son désaccord quant à l’exclusion du lac du projet, était de retour pour militer en ce sens. Plusieurs organismes environnementaux ont aussi partagé le même point de vue.

Sécurité routière

La question de la sécurité routière sur la route 222 a aussi fait l’objet d’une intervention de la Municipalité et de la gestionnaire du Camping Plage McKenzie, Geneviève Goulet. Puisque Racine et la MRC prévoient d’aménager un réseau de pistes cyclables dans le futur et que l’augmentation de l’achalandage sur la route 222 pourrait atteindre 25 % en raison du futur agrandissement, la Municipalité craint des répercussions négatives.

« Nous craignons que cela nuise à la quiétude et à la sécurité des usagers. Nous appuyons donc la recommandation présentée dans le mémoire du Camping Plage McKenzie de créer un sentier pédestre et cyclable d’environ 3 km dans l’emprise d’une ancienne piste de motoneige qui longe la route 222 à partir du camping jusqu’au stationnement de la paroi La Rouche », a conclu le maire.

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