28 septembre 2022 - 07:00
Débat de la chambre de commerce de la région d’Acton
Les candidats défendent leurs idées
Par: Sarah Villemaire

De gauche à droite, André Lamontagne (CAQ), Luce Daneau (PCQ), Mounirou Younoussa (PLQ), Jérémie Poirier (PQ) et Nancy Mongeau (QS) ont participé au débat électoral à Acton Vale. Photo Sarah Villemaire | La Pensée ©

De gauche à droite, André Lamontagne (CAQ), Luce Daneau (PCQ), Mounirou Younoussa (PLQ), Jérémie Poirier (PQ) et Nancy Mongeau (QS) ont participé au débat électoral à Acton Vale. Photo Sarah Villemaire | La Pensée ©

Cordial, le débat opposant les cinq principaux candidats de la campagne électorale provinciale dans le comté de Johnson a attiré une trentaine de spectateurs au Centre de bénévolat d’Acton Vale le 21 septembre. D’une durée de près de trois heures, cette joute politique a fait place à de nombreux échanges d’idées et d’opinions dans cette circonscription en constante évolution.

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Les candidats Luce Daneau (PCQ), André Lamontagne (CAQ), Nancy Mongeau (QS), Jérémie Poirier (PQ) et Monirou Younoussa (PLQ) ont répondu présent à l’invitation de la Chambre de commerce de la région d’Acton Vale. Les candidats ont pu défendre leurs idées lors de ce débat où six principales questions leur ont été posées par des acteurs du milieu socio-économiques de la région et des médias locaux. Pour chaque question, un candidat tiré au sort avait la possibilité d’y répondre en premier pour une période de deux minutes. Suivait, par la suite, un temps de réplique de dix minutes ouvert à tous les candidats.

Pénurie de logements

Le premier à se positionner sur la question de la pénurie de logements a été André Lamontagne qui a réitéré les actions promises par son parti, soit d’investir 1,8 G$ pour contrer cette situation présente dans toutes les régions. De plus, la CAQ promet de subventionner 7200 logements par le biais du Programme de supplément au loyer et de construire 11 700 logements sociaux et abordables d’ici les quatre prochaines années.

Non contre l’idée de construire plus de logements abordables, Luce Daneau veut bonifier les programmes de supplément de loyer et d’allocation-logement tout en assouplissant les règlementations de construction pour les promoteurs immobiliers.

De leur côté, Nancy Mongeau et Jérémie Poirier optent pour plus de logements abordables et sociaux gérés par l’État. QS veut construire 50 000 logements sociaux et offrir de l’hébergement d’urgence. Le PQ s’engage à offrir 10 000 logements sociaux et 5000 supplémentaires par année tout en ajoutant 2000 logements sociaux pour les étudiants. Pour sa part, le PLQ veut permettre aux municipalités de moins de 100 000 habitants d’offrir des incitatifs financiers pour la construction de logements sociaux et des maisons abordables.

Enjeux environnementaux

Nul doute, tous les candidats souhaitent lutter contre les changements climatiques à quelques variantes près. Première à prendre la parole, Nancy Mongeau a répété le plan 20-30 de QS en affirmant qu’il est encore temps de changer les choses. Elle souhaite d’ailleurs offrir du transport en commun pour les résidents de la région qui souhaitent se rendre vers d’autres municipalités. Lors de son tour de parole, Jérémie Poirier a salué le programme de QS tout en ajoutant que son parti veut interdire l’utilisation de certains pesticides et assurer une bonne transition entre les différents acteurs.

De son côté, le PLQ mise sur l’électrification des transports en commun, la bonification des programmes gouvernementaux pour inciter les consommateurs à acheter une voiture électrique et l’augmentation significative de bornes de recharge dans le réseau public. Le candidat André Lamontagne a, pour sa part, critiqué le plan environnemental de QS qui pourrait créer des ruptures sociales, selon lui. Ce dernier rappelle aux citoyens l’annonce du plan pour l’économie verte de 7,5 M$ portant, entre autres, sur l’électrification des transports, l’isolation de bâtiments, une meilleure gestion des matières résiduelles et bien d’autres. Consciente des enjeux environnementaux, Luce Daneau souhaite une transition énergétique sans devoir endetter les gens. C’est pour cette raison qu’elle propose que les Québécois autofinancent l’exploitation des sols de la province au profit des citoyens.

Alléger le travail bureaucratique des PME

La Chambre de commerce de la région d’Acton a soulevé que plusieurs PME cherchent des réponses quant à l’allégement de la production de documents afin de les aider dans la gestion de leur entreprise. Pour Mounirou Younoussa, l’État doit réviser la fiscalité et revoir les paramètres de la déduction pour les entreprises. Il souhaite aussi diminuer la pression sur la taxe de la masse salariale et alléger les tâches administratives aux entreprises. Le PCQ veut décentraliser les pouvoirs afin que les entreprises soient aptes à prendre leurs propres décisions.

Dans un autre ordre d’idées, le PQ opte pour la régionalisation des pouvoirs afin de faciliter le travail des entrepreneurs et des fonctionnaires. Poussant la note d’un cran, QS propose l’indépendance du Québec afin d’éliminer le dédoublement de paliers gouvernementaux en matière de démarches administratives. En attendant cette éventualité, la candidate demande le rapatriement des pouvoirs décisionnels et de gestion du fédéral vers le provincial. Finalement, André Lamontagne rappelle l’adoption du projet de loi 103 visant à alléger le fardeau administratif des travailleurs.

Santé et garderie

Les candidats ont été questionnés sur les mesures à prendre afin de bonifier l’offre de services en matière de santé et de services sociaux dans les municipalités. Première à prendre position, Luce Daneau tient à bonifier l’enveloppe budgétaire du Fonds régions et ruralité (FRR) pour offrir davantage de pouvoirs aux municipalités. Elle tient à rappeler la volonté de son parti d’offrir un « bon de garde » de 200 $ par enfant afin de contrer le manque de places dans les CPE de la région. Une proposition qui a été critiquée par André Lamontagne qui souhaite assurer les 150 places dans les CPE de la région comme annoncé auparavant par son gouvernement. Tout comme QS, le candidat caquiste souhaite faciliter la création de micro-CPE au fil des prochaines années. Sur le plan de la santé, le PLQ veut augmenter le nombre d’inscriptions d’étudiants en médecine et en soins infirmiers. De son côté, le PQ veut régionaliser le pouvoir en matière de santé en créant des cliniques de proximité et en offrant 500 M$ par année pour les services de soins à domicile.

Pénurie de main-d’œuvre

Enjeu de l’heure, la pénurie de main-d’œuvre a été abordée à la fin de ce débat. Invitée en premier à répondre à la question, Luce Daneau a misé sur les trois priorités de son parti, soit bonifier les crédits d’impôt des personnes âgées de 60 ans et plus afin de les inciter à un retour progressif au travail, permettre une intégration plus ciblée des immigrants et offrir un diplôme de 3e secondaire aux élèves qui souhaitent intégrer rapidement le marché du travail. Encore une fois, le PLQ propose l’idée de régionaliser les services en matière d’immigration. Il souhaite d’ailleurs augmenter les places en garderie pour permettre aux parents de retourner rapidement sur le marché du travail. Même constat pour le PQ et QS concernant ces deux aspects. De plus, Mme Mongeau veut prioriser le statut d’immigrant permanent pour les travailleurs étrangers temporaires.

Finalement, M. Lamontagne ne s’est pas gêné pour critiquer l’inaction du gouvernement libéral des 15 dernières années alors que ce problème semblait probant, selon lui. Pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, il propose l’augmentation de la productivité des entreprises, l’offre de formations pour requalifier les gens sur le marché du travail et la régionalisation l’immigration dans les secteurs en demande.

Les priorités de chacun

Les cinq candidats ont été questionnés sur les actions prioritaires qu’ils poseront au cours des 100 premiers jours de leur mandat s’ils sont élus le 3 octobre. Pour Jérémie Poirier, il souhaite faire participer davantage la population en créant, par exemple, des concertations citoyennes et un référendum d’initiative citoyenne. Du haut de ses 19 ans, le candidat péquiste croit en la pertinence d’une meilleure représentation citoyenne dans la sphère démocratique.

Pour sa part, Mounirou Younoussa veut aider les citoyens, entre autres, en baissant les impôts de la classe moyenne, en aidant les entreprises et les agriculteurs dans la recherche de main-d’œuvre et en soutenant davantage l’immigration.

Luce Daneau veut établir la liste des besoins pressants dans la communauté. De son côté, la candidate solidaire veut aller à la rencontre des acteurs de tous les milieux afin de connaître leurs priorités. Pour finir, M. Lamontagne veut continuer le travail accompli lors de son dernier mandat en offrant à tous citoyens l’Internet haute vitesse et souhaite se pencher sur les dossiers déjà entamés en matière de santé et d’agriculture.

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