22 février 2023 - 10:15
Après 56 ans de dur labeur
Le maire de Sainte-Christine a vu sa ferme flamber sous ses yeux
Par: Adaée Beaulieu

Plus de 40 pompiers ont été appelés sur les lieux, dont 16 de Sainte-Christine, 14 de Durham-Sud ainsi que 12 d’Acton Vale. Photo Priorité 1 Photographie

Plus de 40 pompiers ont été appelés sur les lieux, dont 16 de Sainte-Christine, 14 de Durham-Sud ainsi que 12 d’Acton Vale. Photo Priorité 1 Photographie

C’est impuissant et bouleversé que le maire de Sainte-Christine, Jean-Marc Ménard, a vu 56 ans de dur labeur disparaître sous ses yeux, le 15 février au midi. Située au 1329, route 222, sa ferme laitière, Jean Claire, nommée en son nom et celui de son épouse, a été détruite par un violent incendie qui a aussi emportéles vaches qui se trouvaient à l’intérieur.

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Puisque le maire habite en face de la ferme, il a été le premier à apercevoir les flammes et à appeler le 911. Il est aussi accouru pour voir si son petit-fils Victor, qui habite la maison de la ferme, était présent. Parti faire des courses, celui-ci n’y était pas. M. Ménard a donc essayé de sortir les vaches, mais elles retournaient automatiquement dans le brasier. Sept vaches ont sorti d’elles-mêmes, mais ont dû être euthanasiées sur place, par une vétérinaire de Richmond.

Son fils Éric, qui travaillait dans une ferme porcine à proximité, l’a aussi rejoint et l’a aidé un certain temps. À l’arrivée des pompiers, ils se sont retirés pour leur laisser faire leur travail. Ils savaient toutefois que la ferme serait une perte totale.

« Le pire a été de voir les bêtes brûler vives. Il y avait certaines de mes vaches qui en étaient déjà à une dizaine de lactations, alors je les connaissais bien. Elles avaient chacune leur nom », a raconté M. Ménard avec la tête froide malgré le drame qui lui cause une insomnie soutenue.

« Quand ça fait 50 ans que tu vas prendre soin des animaux et que, là, tu ne le fais plus, ça change la routine. Je continue de me réveiller à 4 h du matin et je suis incapable de me rendormir », a-t-il confié à LA PENSÉE.
M. Ménard reste fort malgré tout, mais il est surtout préoccupé pour ses deux fils, Éric et Christian, sa belle-fille Mélanie Manseau, et ses petits-fils, Émile, Éli et Victor, âgés entre 18 et 24 ans, qui travaillaient sur la ferme. D’ailleurs, son petit-fils Victor a été privé d’électricité jusqu’au 20 février dans sa maison en raison d’une coupure de courant demandée par les pompiers lors de l’incendie. Sa maison a heureusement été épargnée ainsi que les trois silos et la bâtisse servant à ranger l’équipement. Tous les autres bâtiments se trouvaient à 70 pieds ou moins. C’est probablement un problème électrique qui a causé l’incendie.

« Ils semblent vouloir reconstruire, mais cela peut prendre un an. Pour le moment, nous y allons une étape à la fois. Nous attendons des nouvelles des assurances pour prendre la décision », a indiqué Jean-Marc Ménard. En attendant, la famille Ménard est privée de son gain-pain principal.

Une intervention exigeante
Le directeur du Service de sécurité incendie, Jacques Leclair, a mentionné que ce sont plus de 40 pompiers qui ont été appelés sur les lieux, dont 16 de Sainte-Christine, 14 de Durham-Sud ainsi que 12 d’Acton Vale. Ces derniers, il les a contactés lui-même en quittant la caserne en raison de l’ampleur de l’incendie. Ils sont restés sur place de 12 h 26 à 19 h 30 et les pompiers de Sainte-Christine sont retournés sur les lieux de 8 h à 11 h 30, le lendemain, le 16 février, car il y avait encore des foyers dans du foin.

« Quand nous sommes arrivés, la fumée était déjà bien noire et sortait par les monte-balles aux extrémités du toit. Il s’est effondré une ou deux minutes après que nous soyons arrivés. Nous avions cinq camions-citernes d’une capacité de 3000 gallons et il a fallu faire 42 voyages pour réussir à éteindre l’incendie. Ce qui n’a pas aidé c’est qu’il y avait 5000 balles de foin dans la grange. Heureusement, le vent était de notre bord », a raconté M. Leclair.

Les pompiers ont aussi fait venir une pelle mécanique pour les deux jours d’intervention afin de creuser pour éteindre les foyers

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