Il aura fallu attendre près d’un mois avant de connaître le verdict du DPCP dans ce dossier. Comme l’explique Me Audrey Roy-Cloutier, procureure en chef adjointe par intérim de la direction des communications au DPCP, « aucune accusation ne pouvait être portée relativement à ces événements, n’ayant pas la conviction d’une perspective raisonnable de condamnation. Cette décision repose sur l’appréciation de l’ensemble des circonstances ayant été révélées par la preuve à la lumière des principes juridiques applicables. Dans ce dossier comme pour tout autre, avant d’entreprendre une poursuite, le procureur doit être convaincu, sur le fondement de son analyse objective de l’ensemble de la preuve, d’une perspective raisonnable de condamnation ».
Rappelons que M. Lacharité a officiellement porté plainte au poste de la SQ de Drummondville dans le cadre du Plan de lutte à l’intimidation des élus (PLI-ÉLUS) au mois de mars. Près de deux mois plus tard, le dossier de l’ex-maire de Wickham a été transféré dans la cour du DPCP. Cette plainte serait en lien avec des menaces et des propos intimidants à son égard dans la tourmente entourant l’abolition officielle du Service de sécurité incendie de Wickham.
Invité à commenter la décision du DPCP, M. Lacharité n’a pas répondu à notre demande d’entrevue.
Luce Daneau soulagée
La candidate à la mairie de Wickham, Luce Daneau, se réjouit de la décision du DPCP. Elle a d’ailleurs publié un long communiqué en fin de semaine afin de mettre en lumière sa position dans le dossier. Elle rappelle que, selon elle, des Wickhamois ont été éclaboussés à tort.
« À la suite de discours sur l’intimidation de certains élus, les Wickhamois se sont sentis écorchés à plusieurs reprises. […] Depuis la conférence de presse de la préfète de la MRC de Drummond et mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, le 24 mars, des citoyens de Wickham ont été pointés du doigt de nombreuses fois par plusieurs élus et représentants influents, notamment Jacques Demers, président de la FMQ, Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales , et certains députés locaux. […] Tous ces élus ont grandement contribué à promouvoir et à alimenter des rumeurs, sans fondement, éclaboussant la réputation des Wickhamois, alors qu’une enquête était en cours, tandis que le principal intéressé, Ian Lacharité, devait respecter une consigne et ne pas commenter la situation afin de ne pas nuire à l’enquête ».
Une question de communication
La candidate à la mairie se désole de l’ampleur des événements entourant les allégations d’intimidation et de menaces dans la communauté. Selon elle, cette histoire n’aurait pas pris des proportions démesurées si les élus municipaux avaient mieux communiqué leurs intentions dans l’entente de délégation de compétence complète en matière de sécurité incendie.
« Effectivement, les élus doivent prendre des décisions qui ne font pas toujours l’unanimité. Ils doivent s’attendre à ce que certaines de leurs décisions soient remises en question. Cela devient évidemment plus intense lorsque les élus se braquent contre leurs citoyens. Si un élu éprouve des difficultés à faire face à certaines polémiques et qu’il est incapable de dialoguer avec ses citoyens, cette personne n’est probablement pas au bon endroit et doit procéder à un examen de conscience. Cela n’atténue en rien l’amabilité et la gentillesse de cette personne dans son quotidien », conclut la candidate à la mairie.