Il a remis sa lettre de démission à la directrice générale de la Municipalité, Catherine Pepin, le 27 février, mais sa décision était prise depuis plusieurs mois. Il avait mis sa maison à vendre en novembre et avait avisé certains élus de son choix avant de déménager le 16 février. « Quitter la vie politique est une libération », a lancé d’entrée de jeu M. Côté lorsque questionné par LA PENSÉE sur son état d’esprit à la suite de sa démission.
Il a raconté qu’il a commencé à subir de l’intimidation lorsqu’il est devenu maire suppléant en avril 2023. Il a occupé cette fonction jusqu’à l’élection de la mairesse actuelle Luce Daneau, en juin. Il a été nommé à ce poste après que le maire de l’époque, Ian Lacharité, et le premier maire suppléant, Charles-Antoine Fauteux, ont démissionné, respectivement en mars et en avril, eux aussi en raison de l’intimidation qu’ils avaient subie. Les tensions avaient commencé à se faire sentir à Wickham lorsque la décision a été prise de transférer la gestion du Service de sécurité incendie à Drummondville.
« Je me suis fait injurier sur la place publique, une lettre de menaces a été laissée sur ma voiture et une personne est venue en voiture à plusieurs reprises devant chez moi en pleine nuit allumer à répétitions ses lumières et klaxonner », a-t-il raconté. L’ancien conseiller a alors porté plainte à la police.
Avant de vivre cette haine, il n’aurait jamais pensé quitter ses fonctions. « Avant l’histoire de la sécurité incendie, je pensais me représenter aux élections de 2025. Je me plaisais à être conseiller », a affirmé celui qui a été élu en 2021.
Mais ce dossier de discorde a aussi mené du même coup à des désaccords au sein du conseil avec l’arrivée au pouvoir de Mme Daneau et du conseiller Pascal Houle. Ces tensions ont aussi été un élément central ayant pesé dans la décision de Michael Côté. « Quand Ian Lacharité était là, il y avait un esprit collaboratif au conseil. Nous avions pris la décision pour le Service de sécurité incendie de façon unanime. Je comprends qu’il peut y avoir parfois des différences d’opinions, mais depuis que Luce Daneau est mairesse, le climat est plus tendu. On dirait que, pour elle, la politique est un combat de boxe dans lequel le plus fort gagne, a-t-il illustré. L’ambiance et la façon de faire au conseil ne vont plus du tout de pair avec mes valeurs. »
Un message qui ne passe pas
La mairesse a commenté la démission du conseiller via la page Facebook Wickham – INFO Citoyens, le soir même de la réception de la lettre. « Je suis navrée d’apprendre depuis hier seulement que le conseiller au siège #3, Michael Côté, éprouvait des difficultés relationnelles au sein du conseil et envers des citoyens. Il arrive que certaines personnes soient trop sensibles pour exercer le rôle d’élu et surtout quand surviennent des discussions où il y a des désaccords. Pourtant, c’est [normal] et même très productif de ne pas être toujours sur la même longueur d’onde. Ça permet de pousser plus loin la réflexion et de trouver de meilleures alternatives. Toutefois, ce n’est pas donné à tout le monde d’exercer un rôle d’élu et reconnaître ses limites démontre une maturité et une bonne connaissance de soi », a-t-elle écrit.
Pour le conseiller démissionnaire, les propos de la mairesse sont inacceptables. Il a donc porté plainte à la Commission municipale du Québec. « Ce sont des commentaires inacceptables qui démontrent bien son état d’esprit. Pour elle, pour être un élu à Wickham, il faut accepter l’intimidation », a-t-il déclaré.
LA PENSÉE a appris à la mairesse qu’elle était visée par une plainte et elle s’est montrée particulièrement confiante quant à son dénouement. Selon elle, il lui suffira de démontrer qu’elle n’a rien à se reprocher. « Je crois encore qu’il a eu de la difficulté avec les désaccords au sein du conseil. J’ai aussi offert en décembre ou janvier au conseil de faire intervenir un conciliateur du ministère des Affaires municipales, mais les élus ont refusé », a affirmé Luce Daneau.
Elle a tenu à adresser de bons mots à l’égard du conseiller. « C’était un homme calme, articulé et capable d’apporter des arguments », a-t-elle souligné, en ajoutant lui avoir envoyé un courriel de courtoisie quand il a déménagé.
Pour ce qui est de l’intimidation qu’il a subie, la mairesse dit ne pas en avoir été témoin, mais que de se créer une carapace est parfois nécessaire. « Ce ne sont pas juste les élus qui font face à l’intimidation. C’est le mal du siècle. Mais on doit accepter un entre-deux quand on est élu », a-t-elle soutenu.
Élections à venir
La séance du conseil municipal du 4 mars a tout de même eu lieu. Il a alors été adopté que la période de mise en candidature pour le poste de conseiller du district 3 qu’occupait Michael Côté aura lieu du 19 avril au 3 mai à 16 h 30. Si plusieurs candidats se présentent, l’élection partielle aura lieu le 2 juin.