30 novembre 2022 - 07:00
Le Centre d’hébergement de la MRC-d’Acton encore en manque de personnel
Par: Sarah Villemaire

Le Centre d’hébergement de la MRC-d’Acton a fermé 13 lits, dont le seul lit réservé aux soins palliatifs de l’établissement, en juillet dernier. Quatre mois plus tard, aucune date n’a été avancée quant à une éventuelle réouverture. Photo Sarah Villemaire | La Pensée ©

Le Centre d’hébergement de la MRC-d’Acton a fermé 13 lits, dont le seul lit réservé aux soins palliatifs de l’établissement, en juillet dernier. Quatre mois plus tard, aucune date n’a été avancée quant à une éventuelle réouverture. Photo Sarah Villemaire | La Pensée ©

La pénurie de main-d’œuvre vient, encore une fois, secouer le Centre d’hébergement de la MRC-d’Acton qui peine à rouvrir le rez-de-chaussée de la bâtisse depuis le mois de juillet. Par manque d’employés, les patients et leurs proches doivent se tourner vers des centres d’hébergement avoisinants causant de la confusion et de la déception au sein de la communauté.

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Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est confirme que les 13 lits, dont 11 lits de longue durée et deux de courte durée, ne sont toujours pas accessibles aux patients valois et des environs. La date d’une éventuelle réouverture de cet étage reste encore à préciser, soutient l’organisation.

« La situation pour ce centre d’hébergement est évaluée à chaque période avec les ressources humaines et l’équipe de la gestion des activités de remplacement. Dès que nous serons en mesure de stabiliser de nouvelles ressources, nous procéderons à la réouverture des lits », affirme Caroline Doucet, directrice adjointe des communications organisationnelle et des relations médias pour le CISSS de la Montérégie-Est. Dans ce cas-ci, l’organisation encourage les professionnels de la communauté à s’informer des opportunités d’emploi disponibles afin d’accélérer le processus de réouverture de cet étage.

Mentionnons que la chambre de soins palliatifs, située au même étage que les lits vacants, est, elle aussi, non accessible depuis cet été. La pénurie de personnel est la principale cause de ces fermetures temporaires. Les patients en fin de vie de la région valoise doivent recevoir leurs soins à domicile ou dans les établissements de Saint-Hyacinthe, Drummondville ou Granby.

Perdre ses repères

Membre des Lions d’Acton Vale et citoyen grandement impliqué dans la communauté valoise, Michel Lefebvre a connu, ces dernières années, des ennuis de santé. Ne pouvant plus avoir recours à des soins à domicile en raison de sa maladie, il a dû récemment se tourner vers une institution offrant des services de fin de vie. La Maison René-Verrier à Drummondville a donc été son lieu de repère contrairement au Centre d’hébergement de la MRC-d’Acton qui n’a pu offrir le service en raison de la fermeture temporaire de sa chambre de fin de vie depuis l’été. Bien que satisfaite d’avoir pu trouver un endroit adapté pour les besoins de M. Lefebvre, sa famille aurait préféré vivre les derniers moments de ce dernier à Acton Vale.

« Nous sommes vraiment attristés par la situation. Le Centre d’hébergement de la MRC-d’Acton est à deux rues de chez nous et de la résidence de mon père. On aurait pu avoir accès à un service à proximité, mais il faut se résigner à aller vers une ressource extérieure. C’est dommage de ne pas avoir accès à nos propres installations par manque de personnel », déplore Julie Lefebvre, la fille de Michel Lefebvre.

Le constat est le même du côté de la Fondation santé Daigneault-Gauthier qui a appris la nouvelle de la fermeture prolongée par pur hasard. « On comprend la situation de pénurie de main-d’œuvre et on ne veut pas s’immiscer dans cette gestion. La chambre de fin de vie est le seul endroit qui offre des soins palliatifs dans notre MRC. Elle comprend des équipements qui répondent à des besoins criants et c’est tout simplement malheureux de ne pas pouvoir offrir ce service. C’est la population et la MRC d’Acton qui a payé les frais associés à la rénovation de cette chambre. Le CISSS de la Montérégie-Est se doit de trouver une solution rapidement. Nous ne sommes pas là pour blâmer le personnel d’Acton Vale qui fait tout son possible pour trouver des solutions et contrer la pénurie de main-d’œuvre. Nous croyons que le problème vient d’une impasse administrative », souligne Pierre Larivière, secrétaire-trésorier de la Fondation santé Daigneault-Gauthier.

Créée en 2004, la Fondation a pour mission d’aider des citoyens en situation précaire en fournissant des services et des biens adaptés, notamment, à la clientèle du centre local de services communautaires (CLSC) et du Centre d’hébergement de la MRC-d’Acton. Par le biais de campagnes de financement, l’organisation a contribué à de nombreux projets, dont la rénovation complète de la chambre de soins palliatifs en 2019. Ce projet a nécessité un investissement de 80 000 $ offert principalement par des donateurs, la MRC d’Acton et des partenaires financiers.

« On trouve que la fermeture de ce service n’est pas représentative de nos valeurs qui sont de vouloir aider notre prochain. En plus de priver la population de ce service, il pourrait être plus difficile de mobiliser nos partenaires à d’éventuelles campagnes de financement et c’est ce que l’on veut éviter », constate M. Larivière.

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