15 mars 2023 - 10:32
Isolement chez les aînés
Le calme après la tempête
Par: Sarah Villemaire

Pandémie ou non, les intervenants sociaux affiliés au CISSS de la Montérégie-Est constatent que l’isolement auprès des aînés est bien présent dans la région et les demandes d’aides sont grandissantes. Photo Sarah Villemaire | La Pensée ©

Pandémie ou non, les intervenants sociaux affiliés au CISSS de la Montérégie-Est constatent que l’isolement auprès des aînés est bien présent dans la région et les demandes d’aides sont grandissantes. Photo Sarah Villemaire | La Pensée ©

Nul doute, la santé psychologique des aînés a été mise à rude épreuve durant la pandémie. Confinement, restrictions liées aux mesures sanitaires et deuil, tout y était pour accentuer l’anxiété et l’isolement des aînés. Alors que le pire de la crise semble maintenant être chose du passé, les organismes et centres de santé et de services sociaux, venant en aide aux personnes âgées de la région, ressortent encore plus forts de cet événement quia secoué le monde entier.

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« La pandémie a été très difficile pour certains de nos membres. Le plus déchirant a été de mettre sur pause certaines de nos activités en période de reconfinement alors que plusieurs de nos membres plus âgés vivent seuls. C’était triste de les voir ainsi, mais on n’avait pas le choix. Heureusement, nos membres répondent présents plus que jamais à nos activités depuis les derniers mois », s’est confié à LA PENSÉE, Carmelle L’Heureux, présidente du Cercle des fermières d’Acton Vale.

Établie sur le territoire depuis plusieurs années, cette association féminine a pour objectif de contribuer à la transmission du patrimoine culturel et artisanal. Aucune semaine ne passe sans que les membres ne participent à des séances de couture, des ateliers de confection de savons de Marseille et autres. Depuis les derniers mois, l’équipe de bénévoles constate une augmentation de l’adhésion au sein de l’organisation.

« Sur les quelque 20 membres, près d’une dizaine de participants se sont joints à nous. Malgré notre période de fermeture régulière durant la saison estivale, certaines de nos membres se rassemblent quelque fois durant l’été pour passer du bon temps entre elles. Ce sont tous des signes qui nous démontrent qu’elles se sont ennuyées du contact humain et qu’elles ont besoin de se voir pour contrer l’isolement », renchérit-elle.

Le constat est sensiblement le même au club de l’âge d’or de Racine (FADOQ) qui a retrouvé le même nombre de membres qu’avant la pandémie. « Ça n’a pas été facile de reprendre à 100 % nos activités, car les gens avaient encore peur d’attraper le virus, et ce, malgré les assouplissements sanitaires émis par la santé publique. Depuis cet automne, les gens répondent de plus en plus présents à nos activités mensuelles, ce qui nous motive à en organiser davantage et à nous réinventer pour attirer de nouveaux membres », affirme Serge Fontaine, l’un des administrateurs.
À ce jour, près de 200 membres font partie de cette organisation de la municipalité de Racine qui regroupe un peu plus de 1000 habitants.

Une communauté tissée serrée
Sans trop le savoir, les organismes communautaires font partie de la solution pour contrer l’isolement chez les personnes âgées. C’est ce que constate Lucie Beland, cheffe de programme intérimaire pour les services multidisciplinaires, aide à domicile et partenariat au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est.

« La MRC d’Acton est un milieu tissé serré et tous les organismes contribuent à offrir du support aux personnes vivant des difficultés. Oui, les services sociaux apportent des outils et des ressources pour que ces personnes se sentent moins seules, mais le contact humain et la volonté de ces organismes à vouloir former une grande famille sont très importants à nos yeux. C’est excessivement beau à voir et les intervenants du milieu sont chanceux de pouvoir compter sur leur appui, surtout après la période que l’on vient de traverser », affirme celle qui travaille au sein de l’équipe du CLSC d’Acton Vale depuis nombreuses années.

Outre les organismes communautaires et associations, Mme Beland peut compter sur le travail d’intervenants sociaux qui aident à briser l’isolement et à atténuer l’anxiété chez plusieurs. Avec les besoins grandissants en raison du vieillissement de la population, les intervenants sociaux de la région ont remarqué une augmentation croissante des demandes d’aide en pleine crise sanitaire.

« La pandémie a apporté une augmentation de l’anxiété et de l’isolement chez les personnes en perte d’autonomie. On a parlé beaucoup de déconditionnement physique et de la crainte d’attraper des virus chez les personnes âgées. Sans oublier les deuils que certains ont eu à faire puisque la COVID-19 a touché principalement les aînés. Les intervenants sociaux ont été en tout temps sur le terrain en offrant des suivis psychosociaux et le sont toujours. Ils ont fait aussi beaucoup d’interventions dans les résidences privées pour aînés pour combler les demandes. Le pire de la crise est derrière nous, mais notre travail est tout aussi important », explique Stéphanie Godbout, travailleuse sociale pour le département de soutien à domicile à Acton Vale et coordonnatrice multidisciplinaire auprès des équipes de santé et de services sociaux.

La réouverture du Centre de jour, en novembre dernier, aura offert un second souffle aux intervenants du milieu et aux usagers en permettant la reprise de différents ateliers portant sur l’exercice physique et la stimulation cognitive laissés de côté ces derniers mois. Rappelons que les personnes admises au Centre doivent avoir été préalablement évaluées par un professionnel de soutien à domicile.

Avec les nombreuses ressources mises à la disposition des citoyens, l’équipe du CLSC d’Acton Vale rappelle que les personnes en perte d’autonomie et les proches aidants peuvent contacter l’organisation au 450 546-2572 pour toute demande en matière de soutien à domicile.

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