30 novembre 2022 - 07:00
Violence conjugale
Le bureau municipal de Wickham devient un lieu sûr pour les victimes
Par: Adaée Beaulieu

L’hôtel de ville de Wickham est un endroit de choix pour accueillir les victimes de violence conjugale. Photo François Larivière | La Pensée ©

L’hôtel de ville de Wickham est un endroit de choix pour accueillir les victimes de violence conjugale. Photo François Larivière | La Pensée ©

L’hôtel de ville de Wickham est désormais un lieu sûr pour accueillir les victimes de violence conjugale. La Municipalité a emboîté le pas au mouvement Municipalité engagée contre la violence conjugale, initié par Saint-Barnabé-Sud, en adoptant une résolution en septembre.

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Dans la MRC de Drummond, c’est la Municipalité de Saint-Pie-de-Guire qui a initié le mouvement aux autres municipalités en organisant une formation offerte par l’organisme d’hébergement pour femmes situé à Drummondville, La Rose des vents. Six municipalités de la MRC qui ont décidé d’emboîter le pas et quatre autres ont signalé leur intérêt et prévoient adopter des résolutions éventuellement. Pour le moment, 25 municipalités dans quatre MRC, soit Drummond, des Maskoutains, La Vallée-du-Richelieu et Nicolet-Yamaska, font partie du mouvement.

Bien outiller

La formation offerte par La Rose des vents visait notamment à aider la vingtaine d’élus et d’employés des municipalités présents à reconnaître les signes de la violence, à savoir comment accueillir les victimes et à qui les référer. Le but n’était pas d’en faire des intervenants, mais plutôt de bien les outiller pour établir un premier contact.

Ils pourront les référer à différents endroits au besoin et elles pourront procéder à des appels sur place. Cela apportera une certaine protection aux victimes dont les appels peuvent être surveillés et n’éveillera pas les soupçons puisqu’elles seront dans des lieux publics. Par exemple, ce pourrait être le CLSC qui sera contacté plutôt que La Rose des vents si une victime trouve ça trop gros de commencer par la ressource en hébergement.

De plus, chaque municipalité dispose d’un parrain ou d’une marraine à la Sûreté du Québec qui pourra être contacté au besoin. « On ne se met pas à risque. On ne gère pas une situation de violence physique », a tenu à souligner aux personnes présentes la chargée de projets à La Rose des vents, Jessica Beauregard.

Les municipalités réfléchissent actuellement à comment déployer leur appui. Par exemple, le lieu d’accueil pourrait être le bureau municipal, la bibliothèque ou autres. Certains ont même mentionné vouloir ajouter certains emplacements.

« J’ai été vraiment touchée et j’ai trouvé ça merveilleux comme approche, car il y a un besoin d’aller rejoindre les personnes qui sont dans les municipalités hors des grands centres où la majorité des services se donnent. Nous ne sommes pas questionnés si nous embarquions ou pas. Pour nous, c’était automatique », a conclu Mme Beauregard.

Quelques statistiques

Ce sont 14 féminicides qui ont été commis à ce jour en 2022 et 26 en 2021 au Québec. L’an passé, ces meurtres ont fait 35 orphelins. Selon le rapport annuel 2021-2022 de l’organisme La Rose des vents, 490 personnes ont eu recours à ses services d’aide. De ce nombre, 108 femmes et 90 enfants ont été accueillis en hébergement.

De plus, 91 demandes d’hébergement ont dû être refusées par manque de place. Au total, 3045 appels téléphoniques provenant de femmes, familles et professionnels ont été reçus et 229 femmes ont été suivies en services externes.

Si vous avez besoin d’aide, contactez La Rose des vents au 819 472-5444.

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