18 octobre 2023 - 07:00
Béthanie
L’Atelier du loisir visé par une éviction
Par: Véronique Lemonde

Plusieurs résidents se sont présentés au dernier conseil municipal de Béthanie, le mardi 10 octobre, afin de montrer leur appui à l’organisme L’Atelier du loisir, établi depuis l’an 2000 dans la municipalité. C’est que l’organisme risque maintenant d’être évincé des locaux qu’il loue au 1321, chemin de Béthanie, au cœur du village, dans l’ancienne école qui fait office de centre communautaire et qui regroupe également le bureau municipal, un CPE et un salon de coiffure. Des retards de paiements récurrents seraient en cause dans ce dossier.

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Sur place, lors de la soirée du 10 octobre, avec en main une pétition de 150 noms les appuyant, le coordonnateur de l’organisme, Martin Bergeron, a mis de l’avant l’impact positif de L’Atelier du loisir, dans une municipalité qui compte très peu d’infrastructures de loisir. « Considérant que l’Atelier du loisir habite les locaux du centre communautaire de Béthanie depuis 15 ans, permettant à des centaines de jeunes au fil de temps de s’accomplir en tant que futurs citoyens. […] Nous demandons l’annulation de l’éviction du 31 octobre en vue que les activités de l’Atelier du loisir continuent à faire rayonner la ville partout au Québec. Chaque année plus de 3500 personnes sont touchées par votre municipalité, un village Grandeur Nature », peut-on lire dans le descriptif de la pétition toujours accessible.

L’Atelier du loisir organise chaque année plusieurs activités à saveur médiévale et fantastique, en plus d’être un camp de jour estival certifié, actif en animation scolaire et organisateur d’événements ponctuels. Pendant quelques années, L’Atelier du loisir était d’ailleurs l’organisateur du festival La Grosse Lanterne. Outre le site principal et son infrastructure de maisonnettes de type Moyen-Âge, situé au 1801, chemin de Béthanie, L’Atelier du loisir loue le sous-sol et le deuxième étage du centre communautaire de Béthanie comme lieu d’hébergement (dortoirs et douches) pour les activités de son camp d’été, de même qu’une cafétéria et des lieux d’entreposage.

« Lorsque nous avons eu l’avis d’éviction de Béthanie fin septembre, le retard de paiement a été réglé en moins de 48 heures, alors que la Municipalité nous laissait seulement un mois de préavis pour quitter les lieux d’ici le 31 octobre. Entre autres, Béthanie a évoqué la possibilité de mettre sur pied d’autres projets dans ces locaux à long terme, mais sans nous en dire plus », évoque M. Bergeron.

La directrice générale de Béthanie, Anne-Renée Coulombe, a pourtant une lecture bien différente de la situation. « Nous ne parlons pas seulement d’un défaut de paiement d’un ou quelques mois, mais bien d’avis répétés pour des retards, de manière récurrente. Au début octobre, lorsque L’Atelier du loisir a réglé son retard, nous parlions ici d’arrérages de plusieurs mois. Déjà, en mai dernier, l’organisme nous avait réglé des arrérages datant de plusieurs années. C’est une situation répétitive avec l’organisme à qui nous avons remis plusieurs avis écrits et émis plusieurs avis verbaux », explique Mme Coulombe.

Cette dernière évoque également un rapport de sécurité incendie de la préventionniste de la MRC du Val-Saint-François peu reluisant, mais précise tout de même que l’organisme avait alors fait ses devoirs et rétabli la situation. « Dans ce dossier, c’est vraiment les défauts de paiement que nous évoquons. »

Martin Bergeron ne nie pas les délais pour le paiement du loyer mensuel de son organisme, mais indique tout de même qu’avec l’administration municipale précédente, des ententes étaient toujours possibles. « Nous réussisions toujours à nous entendre avec eux pour un montant forfaitaire par exemple. Et il faut quand même noter que les deux années de la pandémie ont été très difficiles pour des organismes comme le nôtre. Maintenant, l’administration actuelle est plus stricte sur le paiement, mais présentement, nous sommes à jour dans tous nos paiements. »

Martin Bergeron mentionne qu’en cas d’éviction, l’organisme ferait face à plusieurs difficultés, dont la relocalisation de ses dortoirs pour son camp d’été. « Naturellement, construire un nouveau bâtiment sur notre site principal pour accueillir les jeunes l’été, cela impliquerait des investissements majeurs pour notre organisme. Ce serait très difficile. Des jeunes profitent de ces lieux, des jeunes de la région et de l’extérieur. Cela apporte une très belle visibilité à Béthanie, car il y a peu de choses pour la jeunesse ici. Et nous sommes prêts à nous adapter selon la décision du conseil municipal. »

Décision en sursis

Même si la rencontre avec le conseil le 10 octobre s’est avérée positive dans l’ensemble, rien n’est encore gagné pour l’organisme.

Le conseil se réunit justement ce soir pour débattre de ce dossier dans le cadre d’un caucus spécial et décider du sort de L’Atelier du loisir au sein de son centre communautaire. « Si la décision de les évincer demeure inchangée, nous discuterons avec eux d’une date de sortie. Nous sommes quand même conscients qu’ils ont beaucoup de matériel à déménager et nous ne sommes pas insensibles. Si la décision est infirmée, il faudra attendre le prochain conseil ordinaire, le 13 novembre, pour que cela soit entériné par les conseillers », explique Anne-Renée Coulombe.

« Nous attendons une réponse favorable de leur part, bien entendu, mais nous nous fions aussi au bon jugement du conseil et des conseillers pour prendre la meilleure décision possible », conclut M. Bergeron.

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