6 décembre 2023 - 07:00
Nouveau service d’hémodialyse à domicile
La qualité de vie des patients bonifiée
Par: Adaée Beaulieu

Patrick Pépin et Michel St-Pierre, résident de Saint-Nazaire-d’Acton, en compagnie des Dre Soraya Diallo, Dr Sylvain Brunet et Dr Louis-Frédéric Martin. Photo François Larivière | La Pensée ©

Le Maskoutain Patrick Pépin pourra très prochainement reprendre une vie presque normale, notamment en retournant sur le marché du travail grâce à l’équipement d’hémodialyse à domicile en cours d’installation chez lui. Tout ceci lui permettra de suivre son traitement la nuit.

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Il s’agit d’un tout nouveau service offert par l’Hôpital Honoré-Mercier depuis le 1er décembre.

« Je m’intéresse à tout et quand j’ai su que ça existait, c’est sûr que c’était ce que je voulais faire. C’est une grosse marche que je monte, car je deviens mon propre personnel médical », a déclaré l’homme de 52 ans qui a reçu le diagnostic d’insuffisance rénale il y a quatre ans. Il effectuait du télétravail pendant ses traitements jusqu’à il y a environ un an quand la fatigue l’a rattrapé.

Le projet qui s’est déployé rapidement à l’été dernier était en discussion depuis 2017. Il a été rendu possible grâce à la mobilisation de l’équipe des services d’hémodialyse et à la contribution de l’homme d’affaires Michel St-Pierre, un résident de Saint-Nazaire-d’Acton. Ayant lui-même eu des traitements d’hémodialyse de 2015 à 2017, à l’Hôpital Honoré-Mercier, avant de recevoir une greffe de rein le 13 décembre 2017, il désirait redonner au suivant. Lors de l’inauguration, il était d’ailleurs très enthousiasmé de revoir toute l’équipe. « Si je vis aujourd’hui, c’est parce que j’ai reçu ces soins. C’est comme une famille pour moi ici », a-t-il confié.

Fonctionnement et bénéfices

Patrick Pépin a reçu une formation pour savoir comment gérer ses traitements avec une toute nouvelle machine adaptée aux patients grâce à un système de communication intégrée et sécuritaire. La formation s’est déroulée pendant 10 semaines, lors de ses quatre traitements de quatre heures par semaine, dans le local qui sera consacré à cette formation qui vient d’être inauguré. Il y avait une portion théorique, puis pratique. Cette dernière a permis au personnel de le voir à l’action. « Pour être sélectionnés, les patients doivent avoir de bonnes capacités cognitives et de la dextérité. Nous ne les laissons pas partir tant qu’ils ne sont pas prêts et pour nous assurer que les traitements à la maison sont sécuritaires », a expliqué Dre Soraya Diallo, néphrologue. Ensuite, il y a un système de garde 24 heures sur 24 et un suivi en personne une fois par mois.

À terme, le projet pourrait bénéficier à une quinzaine de patients sur plus d’une centaine recevant des traitements d’hémodialyse à l’Hôpital Honoré-Mercier. Les travailleurs sont la clientèle ciblée.

Dre Diollo a aussi décrit les traitements à domicile comme étant bénéfiques pour les patients. Plutôt que de durer quatre heures, ils s’échelonnent sur huit heures. Ils sont donc plus doux pour le corps, mais encore plus efficaces. Les patients les suivent un jour sur deux, soit une fois de moins sur deux semaines qu’à l’hôpital.

Concrètement, les patients qui doivent, normalement réduire leur consommation de produits laitiers, de fruits, peuvent reprendre une alimentation presque normale et boire un peu plus. Cela s’explique parce que le traitement sur huit heures élimine encore plus de liquides et d’autres composants de ces aliments comme le potassium et le phosphore. Les patients ont donc aussi moins de médicaments à prendre pour évacuer ces composants. « En plus de ramener une qualité de vie, ça apporte une qualité de dialyse », a résumé Patrick Pépin.

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