L’adoption du moratoire permettrait, pour les membres du conseil, de revoir le cadre réglementaire régissant les limites de contaminants permises pour le recyclage des matières résiduelles fertilisantes.

Les récents reportages signés Radio-Canada portant sur l’utilisation des biosolides ont suscité l’intérêt des élus compte tenu de l’importance de l’agriculture, de la protection de l’environnement et de la qualité de l’eau sur le territoire. Cette réflexion commune a, par la suite, mené à l’adoption de la résolution lors de la séance du conseil des maires le 15 février.

« La valeur fertilisante des biosolides est indéniable et ça peut être très économique pour les producteurs agricoles. Toutefois, nous ne pouvons nier les inquiétudes que soulève la présence potentielle de contaminants, comme les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées, par leur potentiel de bioaccumulation dans la chaîne alimentaire et les risques qu’ils posent sur la santé humaine », a précisé le maire de Stoke et préfet de la MRC du Val-Saint-François, Luc Cayer.

De plus, la MRC du Val-Saint-François a aussi demandé aux instances gouvernementales de mettre en place des ressources au sein de son Ministère pour faire la surveillance terrain, le suivi et l’application des seuils en vigueur et à venir. Les élus demandent d’adopter un cadre réglementaire plus strict en ce qui concerne les critères à respecter pour l’épandage de biosolides et d’y inclure les contaminants émergents préoccupants pour la santé humaine et des sols.

Ils demandent à revoir l’encadrement du recyclage des matières résiduelles fertilisantes de manière à éviter que les agronomes de l’industrie soient en conflit d’intérêts. Finalement, ils demandent de réduire à la source l’émission des contaminants émergents préoccupants pour la santé humaine et des sols en bannissant ces produits chimiques dans la fabrication des produits commerciaux.

Une copie de la résolution adoptée sera envoyée aux municipalités du territoire, aux MRC du Québec ainsi qu’à la Fédération québécoise des municipalités (FQM) et à l’Union des municipalités du Québec (UMQ) pour appui.
Québec a répondu favorablement à cette demande au cours des derniers jours en annonçant l’imposition d’un moratoire temporaire sur l’épandage de biosolides des États-Unis, et ce, jusqu’à ce qu’il revoit sa propre réglementation.