16 mars 2023 - 07:00
La circonscription de Shefford reste intacte
Par: Adaée Beaulieu

La Municipalité de Racine, comme six autres municipalités du Val-Saint-François, restera dans la circonscription de Shefford. Photothèque | La Pensée ©

La Municipalité de Racine, comme six autres municipalités du Val-Saint-François, restera dans la circonscription de Shefford. Photothèque | La Pensée ©

Sept municipalités de la MRC du Val-Saint-François, qui se surnomment entre elles le Val 7, ainsi que des organismes de la région ont bien été entendus lors du passage de la Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales pour la province de Québec, le 5 octobre à Sherbrooke. La Commission a décidé récemment de préserver la circonscription de Shefford dans son état actuel plutôt que d’en exclure quatre municipalités.

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En raison d’une différence dans le nombre d’habitants entre les circonscriptions de la région la Commission proposait de transférer Maricourt, le Canton de Valcourt et le Village de Valcourt à la circonscription de Saint-Hyacinthe─Bagot et d’ajouter Racine à celle de Richmond─Arthabaska. Les quatre municipalités ainsi que celles de Bonsecours, Lawrenceville et Sainte-Anne-de-la-Rochelle ont fait front commun pour s’opposer à ce possible changement et la Commission a finalement changé son fusil d’épaule.

« Le problème est venu ici de l’appartenance de ces quatre entités (en plus de Lawrenceville, Bonsecours et Sainte-Anne-de-la-Rochelle) à un groupe de sept municipalités très liées entre elles et surnommé localement le Val 7. Le démembrement proposé de cet ensemble a monopolisé la séance publique tenue à Sherbrooke, lors de laquelle non seulement les élus locaux, actuels et anciens, mais aussi plusieurs citoyens ont demandé le maintien de toutes ces municipalités dans la même circonscription, préférablement celle de Shefford où elles sont situées présentement. Certains opposants demandaient le statu quo pur et simple, aucun des transferts proposés n’ayant de mérite à leurs yeux. D’autres, par contre, ont pris la peine d’élaborer des solutions de rechange et de les présenter à la Commission », peut-on lire dans le rapport de la Commission.

Réactions des élus

La députée de Shefford, Andréanne Larouche, a soutenu les municipalités en faisant une intervention devant la Commission. Celle qui désire porter la voix des régions est bien heureuse que les élus aient été entendus sur leur désir de ne pas être divisés.

En entrevue avec LA PENSÉE, le maire de Racine, Mario Côté, s’est dit bien heureux de cette décision de la Commission et y est allé d’une petite anecdote. Il semblerait que les commissaires ont, lors d’une rencontre dans le coin de Thetford Mines le lendemain, fait référence au Val 7 en mentionnant qu’ils n’avaient jamais vu des gens aussi unanimes et qu’ils avaient été impressionnés.

« Je me suis dit qu’ils allaient se tanner, car on disait tous la même chose dans des mots différents, mais d’un autre côté, quand tu veux rentrer un clou, tu dois toujours taper à la même place », a-t-il raconté en rigolant.

Le maire du Canton de Valcourt, Patrice Desmarais, partage le même avis. « C’est une très bonne nouvelle. Les représentations ont porté fruit », a-t-il déclaré.

Des arguments solides

Kevin Bombardier, directeur général de l’organisme à but non lucratif Valcourt 2030, visant à créer une vision de développement économique, social et culturel commune pour la Ville de Valcourt et la Municipalité du Canton de Valcourt a fait une allocution lui aussi. « Pour qu’il y ait des projets structurants, il doit y avoir une cohésion. Une entité de sept municipalités a aussi plus de poids », a-t-il déclaré pour résumer le point de vue qu’il a présenté.

Celui qui est aussi président de la Maison des jeunes L’Initiative à Valcourt a beaucoup parlé de l’impact de l’unité sur la facilité à recevoir des subventions du gouvernement fédéral. Par exemple, il est plus difficile d’en obtenir si un projet touche une partie seulement de la circonscription, même si cela profite à l’ensemble des utilisateurs d’un organisme répartis sur plusieurs circonscriptions. De plus, les programmes présentés doivent être reliés aux besoins de la circonscription, mais cela devient difficile si l’organisme en dessert plusieurs. Il donne l’exemple de la page Internet d’Emplois d’été Canada 2023 du gouvernement fédéral où les priorités à respecter pour faire une demande sont différentes pour Shefford et Saint-Hyacinthe─Bagot.

La directrice du Centre d’action bénévole de Valcourt et région, Claudia Belzile, partage le même avis et donne des exemples plus particulièrement axés sur la région sociosanitaire qui n’est pas la même. Par exemple, toutes les demandes de subventions pour le transport vers des établissements de santé auraient dû être faites auprès du député de Saint-Hyacinthe alors qu’il concerne des lieux comme Granby et Sherbrooke.

Il en est de même des demandes dans le cadre du programme Nouveaux Horizons pour les aînés. M. Bombardier a mentionné le fait que les immigrants de sa région auraient dû venir au bureau de circonscription de Saint-Hyacinthe pour adresser des demandes. De plus, les deux représentants ont fait valoir que la charge de travail aurait triplé pour obtenir l’appui des députés dans toutes les circonscriptions, et ce, sans avoir le personnel nécessaire pour la supporter.

« Nous aurions fait trois fois plus d’efforts sans nécessairement plus de résultats », a lancé Mme Belzile, qui jugeait la proposition complètement incohérente.

« C’est une communauté et une offre de services qui se sont construites autour du Val 7 », a-t-elle conclu.

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