L’inflation et la hausse des taux d’intérêt n’auront pas épargné le manufacturier de barbecues et de fumoirs à la recherche de solutions pour assurer la reprise et la continuité de ses opérations. Bien qu’un ralentissement des activités se soit fait sentir à la suite de l’incendie de son usine de la route 116 en mars 2022, Hamrforge a connu un gain de popularité au pays ainsi qu’aux États-Unis et en Europe. Dans une entrevue accordée à LA PENSÉE en avril 2022, le président de Hamrforge, Dany Larivière, avait précisé qu’environ 50 % du chiffre d’affaires évalué à 1,2 M$ en 2021 provenait de ventes effectuées à l’extérieur du Canada. Le scénario est tout autre en 2023 alors que la demande est à la baisse, confirme M. Larivière.
« La demande pour nos produits s’est complètement écroulée avec l’arrivée de la guerre. Ce conflit a causé une grande incertitude mondiale engendrant ainsi l’inflation et la hausse rapide des taux d’intérêt », a affirmé l’entrepreneur par courriel.
L’heure est donc à la restructuration pour l’entreprise valoise qui s’est placée à l’abri de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies afin de soumettre une proposition à ses créanciers pour leur permettre de sauver les meubles. Selon les documents obtenus par LA PENSÉE, le montant des dettes accumulées de Hamrforge atteint près de 2,5 M$, dont 522 921 $ est réclamé par les créanciers garantis.
Parmi les huit créanciers garantis, notons la caisse Desjardins d’Acton Vale-Rivière Noire qui réclame un montant de 221 000 $ ainsi que la Société d’aide au développement des collectivités (SADC) Saint- Hyacinthe Acton qui réclame une somme de 207 000 $. De plus, 78 entreprises figurent sur la liste des créanciers non garantis pour un montant total de 1,9 M$. À elles seules, les entreprises DPS Transport ainsi que Carrières St-Valérien, aussi dirigées par Dany Larivière, réclament une somme de 523 192 $.
Comme un malheur n’arrive jamais seul, DPS Transport se retrouve aussi en difficultés financières. Une proposition aux créanciers a aussi été déposée par M. Larivière pour une somme totalisant plus de 3,2 M$.
Défaut de paiement
Les dettes s’accumulent pour l’entreprise familiale qui fait face à des défauts de paiement pour deux bâtisses commerciales situées à Acton Vale. La première est l’usine Hamrforge située sur la route 116 qui connaît des retards de paiements évalués à un peu plus de 18 000 $. Des taxes municipales non payées d’une somme de 25 278 $ sont aussi réclamées par la Ville d’Acton Vale. La seconde est l’immeuble situé sur la rue Landry qui a été acquis par Hamrforge afin d’accueillir le siège social de DPS Transport. Des montants de 5324 $ attribuables aux paiements d’hypothèque non payés ainsi qu’une facture frôlant les 6000 $ pour des taxes municipales en souffrance s’ajoutent aux factures précédentes. Un préavis d’exercice d’un droit hypothécaire a été émis pour les deux immeubles au mois de mars par la caisse populaire de Saint-Théodore-d’Acton.
L’Agence du revenu du Québec a d’ailleurs déposé un avis d’inscription d’une hypothèque légale en vertu de la Loi sur les impôts et la taxe de vente, pour une somme de 161 839 $. En vertu de la Loi, le propriétaire a 60 jours pour payer au créancier ce qui lui est dû ou en remédier aux manquements liés au défaut de paiement. Si la dette n’est pas remboursée à temps, le créancier pourra procéder au délaissement forcé et à la vente sous contrôle de justice des biens grevés.
