12 octobre 2022 - 07:00
Réouverture de la Maison St-Amour
Des chambres pour les travailleurs étrangers
Par: Sarah Villemaire

La Maison St-Amour a fermé ses portes le 30 septembre 2021. Photo Sarah Villemaire | La Pensée ©

La Maison St-Amour a fermé ses portes le 30 septembre 2021. Photo Sarah Villemaire | La Pensée ©

Fermée depuis plus d’un an, la Maison St-Amour à Acton Vale aura prochainement une nouvelle vocation. Les quelque 40 unités disponibles dans ce bâtiment serviront désormais à accueillir des résidents de la région et des travailleurs étrangers venant prêter main-forte aux entreprises du coin.

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Nouvellement acquise par Gestion Propulsion, une entreprise spécialisée dans la gestion d’immeubles, cette bâtisse permettra de loger des chambreurs dès le mois de novembre. Le nouvel acquéreur effectue présentement quelques rénovations afin d’offrir des unités au goût du jour aux futurs locataires. Un espace cuisine et de buanderie sera mis à la disposition des résidents. De plus, un concierge à temps plein sera à l’œuvre pour assurer l’entretien des lieux. Selon l’acte notarié dont LA PENSÉE a obtenu copie, la vente de l’immeuble s’est conclue pour un montant de 1 300 000 $.

Cette nouvelle acquisition allait de soi pour les nouveaux propriétaires qui souhaitaient offrir une nouvelle alternative aux entreprises désirant attirer de la main-d’œuvre venant de l’extérieur. « Depuis les dernières semaines, on a reçu beaucoup d’appels d’entreprises qui cherchent des logements pour les travailleurs étrangers. La demande est présente à Acton Vale et on est confiants de pouvoir répondre à cette demande », souligne Éric Ouellette, président de Gestion Propulsion.

Comme pour l’ancien propriétaire de la résidence, des projets d’agrandissements pourraient être envisageables, selon le promoteur. Rappelons que l’ancien gestionnaire avait dévoilé, en 2018, son intention de procéder à l’agrandissement de l’établissement, avec un investissement de plus de 3 M$. Il a mis la clé dans la porte en septembre 2021 en raison, entre autres, de l’augmentation des exigences gouvernementales et de la pénurie de main-d’œuvre. Environ 35 résidents avaient dû être relocalisés vers d’autres résidences pour aînés.

Tendre la main

Bien que la nouvelle se soit déjà répandue auprès d’entreprises et d’agriculteurs de la région, la nouvelle vocation de la Maison St-Amour en étonne plusieurs. Invité à commenter la situation, le directeur du développement économique et local (DEL) de la MRC d’Acton Vale, René Pedneault, n’a pas caché sa surprise. Il dit bien accueillir cette initiative des promoteurs tout en rappelant que la création de logements pour les travailleurs étrangers engendre certains enjeux sociaux sur lesquels les acteurs du milieu devraient se pencher davantage.

« Il est évident qu’on doit trouver des solutions pour contrer la pénurie de logements pour les travailleurs étrangers. Par contre, il faut s’assurer d’être capables de les intégrer adéquatement. Ce ne sont pas que des travailleurs. Ils sont avant tout des êtres humains qui méritent une intégration de qualité et des services auxquels ils ont droit. Dans ce genre de situation, on est pas toujours prêts à les accueillir adéquatement, car tout se fait trop rapidement. C’est pour ces raisons que je tends la main aux entreprises, aux promoteurs immobiliers et aux organismes du coin à nous faire part de leurs enjeux et projets pour qu’on puisse travailler conjointement », affirme M. Pedneault.

Consciente de ces enjeux depuis bon nombre d’années, l’équipe de la MRC d’Acton travaille activement afin de déployer un plan d’immigration régional. En collaboration avec les acteurs socio-économiques de la région, ce plan permettra la mise en place d’une politique sur le développement social. « Les politiciens se questionnent sur le nombre d’immigrants qu’on devrait accueillir, mais la question va au-delà de ça. Peu importe le nombre, je souhaite accueillir des gens qui seront épaulés de part et d’autre et qui pourront, par la suite, répondre aux besoins. Sinon, ce n’est gagnant pour personne. Le modèle qu’on veut mettre en place nécessite un temps de réflexion, mais le tout en vaudra la peine », renchérit-il.

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