Témoin de la scène, un citoyen d’Upton s’est d’ailleurs confié à LA PENSÉE, soutenant qu’aucun des pompiers des services d’incendie d’Acton Vale et d’Upton présents sur les lieux n’a tenté de connecter un tuyau d’incendie à la borne-fontaine qui se trouvait pourtant à quelques mètres du garage en flamme. Évasif, un membre du Service de sécurité incendie d’Upton a confirmé que la borne-fontaine n’avait effectivement pas été utilisée, mais que toutes celles de la municipalité sont fonctionnelles et utilisées lors de petites interventions. Il a aussi affirmé que le bassin d’eau avait été installé dès le début de l’intervention.
La principale raison de cette procédure serait attribuable aux problèmes du réseau d’aqueduc et d’approvisionnement en eau potable de la Municipalité d’Upton. Le Service des incendies d’Acton Vale a été dépêché sur les lieux afin de fournir de l’eau provenant de leur camion-citerne. Comme l’indique le Service des communications d’Acton Vale, cette pratique est courante pour venir en aide aux municipalités avoisinantes.
Temps de remplissage
Outre l’inutilisation de la borne d’incendie lors de cet événement, le délai d’approvisionnement du bassin d’eau alimenté par la rivière Noire préoccupe aussi le résident. Ce dernier se questionne sur l’ampleur des dégâts en fonction de la capacité des pompiers à agir rapidement entre deux remplissages lors d’un incendie majeur. Mentionnons que le garage en question est une perte totale et que la maison ainsi qu’un garage commercial se trouvant à proximité ont été touchés. Les dommages se chiffrent à environ 100 000$.
De son côté, le Service de sécurité incendie d’Upton explique que les pompiers sont habitués à travailler avec les bassins d’eau puisqu’ils sont toujours utilisés lors d’incendies en campagne. Dans ce cas-ci, le contenu en eau d’un des quatre camions dépêchés a été déversé dans le bassin d’eau d’une capacité de 2500 gallons. Ensuite, il s’est dirigé vers la rivière Noire pour se remplir. Un deuxième camion a ensuite été vidé et, quand il est arrivé à la rivière, c’est le premier qui l’a rempli et ainsi de suite, de sorte que ce sont les autres camions qui ont effectué le transport plutôt que le premier.
Plusieurs questions sans réponse
Avare de commentaires, la Municipalité d’Upton n’a pas voulu commenter la situation. Chose certaine, plusieurs questions restent sans réponse quant au protocole du Service de sécurité incendie d’Upton et l’approvisionnement en eau dans la municipalité. Contrairement à la Ville d’Acton Vale, Upton puise son eau à partir de quatre puits situés derrière l’usine de filtration. Selon le rapport d’analyse de vulnérabilité et d’installation de production d’eau potable émis en 2022, le débit de prélèvement autorisé est de 1674 m³ par jour, contrairement à un peu plus de 18 000 m³ quotidiennement à Acton Vale.
Dans la même lignée, la MRC d’Acton avait publié, en 2018, le schéma de couverture de risques en sécurité incendie (SCRSI) révisé. Conformément à l’article 29 de la loi sur la sécurité incendie, la MRC d’Acton a l’obligation de réviser le SCRSI au cours de la sixième année suivant la date de son entrée en vigueur. La prochaine publication est prévue pour l’an prochain.
Dans le document, on peut lire dans la rubrique des réseaux d’aqueduc municipaux que 10 des 47 bornes d’incendie à Upton, soit 21 % d’entre elles, étaient considérées comme étant non conformes il y a cinq ans. De plus, rien n’indiquait l’emplacement des bornes non conformes. Comme le soutient le rapport, une borne est conforme si elle répond à la capacité de fournir 1500 litres à la minute à une pression de 140 kPa. Lors de cas non conformes, une autopompe et au moins un camion-citerne doivent être mobilisés pour répondre à l’appel.
En collaboration avec Sarah Villemaire.