Ce groupe de citoyens a remis une lettre au conseil municipal afin de confirmer qu’ils souhaitent que leurs arguments soient aussi pris en considération.
Lors de la séance, le conseil a approuvé la réglementation interdisant les activités d’entreposage et de transbordement de propane sur la portion du territoire où est situé le site acquis par le Groupe Suroît.
En tant qu’agriculteur, Danny Croteau croit qu’il faut au moins considérer le projet du Groupe Suroît de plus près.
« Si, par exemple, une crise d’approvisionnement survient, que ce soit à cause d’une grève ou de conditions climatiques particulières, ça peut être dangereux pour nos récoltes », mentionne-t-il.
M. Croteau ne comprend pas pourquoi le mouvement citoyen Upton sans flamme exprime subitement son opposition au projet.
« Ça fait 12 ans que c’est sur la table. Pourquoi c’est seulement maintenant que ces gens se manifestent? Je ne dis pas que le projet est nécessairement parfait et il y a sûrement encore des améliorations à apporter. Si c’est trop risqué, on verra bien. Mais je crois qu’on doit donner la chance au promoteur de faire valoir ses points, surtout que plusieurs améliorations au niveau de la sécurité ont été faites. Les citoyens pourront par la suite voter lors d’un référendum, ce qui me semble très logique comme processus », souligne-t-il.
Éric Jodoin, qui a eu quelques échanges animés avec le conseiller Mathieu Beaudry lors de la récente assemblée municipale, soutient que la Municipalité d’Upton doit agir de manière responsable et éclairée.
« La récente mise en demeure du Groupe Suroît, avec des dommages évalués à plus de 8,5 millions $, nous force à réfléchir. Rien n’indique que ce montant sera obligatoirement couvert par une assurance. Un tel combat juridique peut certainement entraîner de fortes hausses de taxes. Je suis certain qu’on peut poursuivre le dialogue avec le promoteur et trouver une solution », déclare-t-il.
M. Jodoin est cependant conscient qu’un grand nombre de citoyens s’opposent au projet, comme le démontre une récente pétition déposée au conseil municipal. Mais il ajoute que le promoteur a fait ses classes afin de proposer des installations très sécuritaires.
« Il y a plein d’informations qui circulent et on comprend bien sûr les craintes entourant le projet. Mais nous devons demeurer ouverts à la discussion, en misant d’abord sur les faits », conclut-il.
Karine Lavallée, vice-présidente de Distribution Upton, affirme être pour la sécurité et le principe de prévention. Mais elle déplore que la Municipalité d’Upton inclue dans sa nouvelle réglementation l’ensemble des matières dangereuses et combustibles, ce qui touche entre autres cette entreprise de près.
« Concernant plus particulièrement le projet de Propane du Suroît, j’ai proposé à la municipalité de former un comité pour évaluer les impacts si le projet se réalise, en plus des impacts potentiels si le projet est refusé. J’aimerais un processus transparent et neutre pour présenter à la population. Upton sans flamme a réalisé sa mission de démolition du projet, mais je crois que les gens d’Upton ont le droit de connaître les deux côtés de la médaille. Qui plus est, les citoyens qui ont un besoin actuel de propane se font maintenant entendre. Le conseil n’a pas accepté l’idée du comité avant d’aller plus loin dans leur processus réglementaire et je suis déçue », lance-t-elle.
Réactions du Groupe Suroît
Le Groupe Suroît demande au conseil municipal de prendre « un pas de recul et de cesser de se laisser intimider par des citoyens qui mènent une campagne de peur ».
Le promoteur se questionne même sur la légalité du processus d’adoption du règlement et estime que le maire Robert Leclerc aurait dû user de son droit de veto en repoussant l’adoption du règlement à la prochaine séance du conseil.
« Lors de la dernière séance, le maire a dit publiquement vouloir reporter à une prochaine séance l’adoption du règlement, mais il a subi de fortes pressions de la part de citoyens pour que ce soit adopté séance tenante. Or, à notre avis, le processus d’adoption n’a pas été respecté puisque nous avons demandé l’ouverture d’un registre », a déclaré le président-directeur général Marquis Grégoire Jr.
Ce dernier déplore que la Municipalité ait fait peu de cas d’un document d’appui signé par au moins 70 résidents favorables à son projet.
« Le projet que nous avons soumis est sécuritaire et nous possédons toutes les autorisations pour le réaliser. La Municipalité s’acharne à bloquer le projet, alors qu’elle nous a invités et accompagnés depuis douze ans », conclut M. Grégoire Jr.