Les dernières années auront apporté leur lot de défis aux travailleurs de rue du secteur. En plus de faire de l’observation, de l’accompagnement et de la sensibilisation auprès de la population, ces intervenants doivent jongler avec de nouvelles réalités relatives aux problèmes de santé mentale, de pénurie de logements et d’itinérance accentués par la pandémie.
« On le remarque depuis les trois dernières années que nos services sont de plus en plus en demande. La santé psychologique et financière chez certaines personnes est précaire. La hausse du coût des loyers et la rareté des logements ne font qu’empirer la chose. Des personnes sans domicile fixe sont de plus en plus présentes aussi. On fait du mieux qu’on peut en les dirigeant vers les ressources prévues à cet effet, mais les organismes ne savent plus où les loger. On sent que c’est un problème qui se vit un peu partout au Québec », souligne Véronique Cantin, travailleuse de rue et adjointe à la direction à l’Inter Section MRC d’Acton.
Le récent rapport sur le marché locatif publié en janvier 2023 par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) vient appuyer les observations de Mme Cantin. Bien que moins élevé comparativement à 2021, le taux d’inoccupation pour la banlieue de Montréal se chiffre à 1,3 %. Non loin de la MRC d’Acton, l’agglomération de Saint-Hyacinthe présente un taux d’inoccupation de 2 %, soit une augmentation de 0,9 % par rapport à l’an dernier.
Malgré les défis auxquels ils sont confrontés, les travailleurs de rue se sentent privilégiés de pouvoir travailler de pair avec des organismes locaux et des établissements scolaires afin d’aider les personnes dans le besoin. « Notre principale clientèle est constituée de personnes en rupture sociale. Elles ont parfois des problèmes psychosociaux, parfois sans pièce d’identité, qui ne savent plus trop où aller pour demander de l’aide. Étant les premiers répondants sur le terrain, ça me rassure de bien connaître les autres intervenants du milieu, car je sais qu’elles seront entre bonnes mains lorsque je vais les amener à un centre quelconque. On est un petit milieu et c’est important de se supporter entre nous », renchérit-elle.
La prévention avant tout
C’est le sac à dos chargé d’outils et de connaissances que les travailleurs de rue proposent des ateliers éducatifs et de prévention aux élèves du primaire et du secondaire en matière de toxicomanie, de dépendances et autres. « Ce simple contact leur permet de mettre un visage sur les travailleurs de rue», rappelle l’intervenante. En plus de les sensibiliser à différents sujets, certains se souviennent de nous et nous contactent lorsqu’ils en sentent le besoin.
L’été sera tout aussi chargé pour ce trio qui sera de la partie lors de divers événements. Leur présence sera, une fois de plus, de mise lors du Show de la rentrée Desjardins. Ces derniers agissent en tant qu’intervenant de première ligne pour toute personne ressentant le besoin de parler, faisant face à une crise d’anxiété et autres.
« On voit la pertinence de notre présence et on s’allie aux employés, aux bénévoles et aux paramédicaux pour bien faire notre travail », conclut Mme Cantin.