Depuis bien longtemps, l’apithérapie, qui consiste à utiliser les produits de l’abeille pour améliorer sa santé, son alimentation et son environnement, passionne Yann Loranger et Isabelle Rabbat, les propriétaires d’Happy Culture, mais également de Bee-O-Pharm, leur branche pharmaceutique. Avec le Centre de recherche du CHUM (CRCHUM), ils participent à un projet de recherche en cancérologie avec la propolis. C’est le laboratoire de Francis Rodier, chercheur au CRCHUM qui se spécialise dans l’exploration de la vie et de la mort des cellules cancéreuses en réponse aux traitements anticancéreux, qui se joint à Bee-O-Pharm afin d’évaluer le potentiel d’utilisation de la propolis.
« Les propriétés de la propolis, qui est une résine d’arbre que les abeilles recueillent pour protéger leurs ruches, sont déjà très bien documentées pour ce qui est des rhumes et des grippes. C’est d’ailleurs très utilisé et connu en Europe. Cependant, nous souhaitons en apprendre plus sur les autres propriétés que pourrait avoir la propolis pour la santé humaine, indique Isabelle Rabbat. Cette recherche sera une des plus grandes recherches sur la propolis en Amérique, c’est assez inédit. Des indices suggèrent que la prise de propolis pourrait diminuer les impacts négatifs de la chimiothérapie sur les gens atteints de cancer. » L’équipe de recherche évaluera l’impact de la propolis sur les cellules cancéreuses sénescentes, un état de vieillissement prématuré causé par la chimiothérapie, avec l’objectif d’améliorer l’efficacité des traitements eux-mêmes et d’améliorer la qualité de vie des patients par la réduction des effets secondaires.
L’entreprise de Mme Rabbat et de M. Loranger lance donc une campagne de sociofinancement afin de mener à terme une première phase de ce vaste projet de recherche. Pour l’instant, près de la moitié de la somme souhaitée, soit 25 000 $, a déjà été recueillie. « Les oncologues d’ici ne connaissent pas vraiment la propolis ni ses bénéfices. Donc, nous espérons que ce projet fasse bouger les choses et rayonne », ajoute Mme Rabbat.
Un remarquable « remède »
L’entreprise Happy Culture offre déjà plusieurs produits à base de propolis, que ce soit des gouttes, des vaporisateurs, des capsules ou des teintures mère, la plupart aidant dans le soulagement des rhumes et grippes.
« La propolis a des goûts fort variables, tout dépendamment de l’arbre où elle a été recueillie. Pour notre part, il s’agit très souvent de propolis de peuplier du Québec, mais nous importons également de la propolis brésilienne qui provient de plantes comme le dalbergia ou le baccharis. »
Même s’il n’est pas possible encore de se prononcer quant aux bienfaits de la propolis, les équipements qui seront utilisés dans le cadre de cette recherche scientifique seront à la fine pointe de la technologie, permettant ainsi de détailler les interactions entre la propolis et certaines cellules cancéreuses. « C’est extraordinaire de penser que nous sommes une petite PME de Roxton Falls avec nos miels, nos pollens et nos autres produits de la ruche et que nous pourrions contribuer à des avancées majeures dans le domaine du cancer ou de la santé en générale. Nous ne sommes pas un géant de la pharmaceutique. Notre objectif reste aussi de prendre soin des abeilles, avec éthique et en tenant compte de l’environnement. Notre approche est très holistique parce qu’en prenant soin des abeilles, nous nous garantissons des produits de qualité exemplaire. »
Bee-O-Pharm a également participé à un projet de recherche sur les pollens du Québec, avec Mathilde Tissier, une chercheuse partagée entre la France et le Québec, et une équipe de l’Université de Sherbrooke, pour la santé des pollinisateurs (dont les abeilles) et la santé humaine.
Pour en savoir plus sur le projet de recherche et sur la campagne de sociofinancement qui est toujours en cours, tapez Propolis : la science des abeilles dans votre moteur de recherche habituel.