Pour les manifestants présents, l’attente a assez duré. Depuis la mise en faillite de la Pâtisserie Gaudet au début du mois d’août, les 130 employés mis à pied n’ont toujours rien reçu de la part du syndic de faillite au dossier afin de pouvoir procéder à leur demande d’indemnité de départ et d’être, par le fait même, éligible au Programme de protection des salariés géré par Services Canada. À quelques jours de la date butoir pour activer leur dossier, certains craignent d’être les grands perdants dans cette histoire.
« Depuis l’annonce de la faillite, les employés ont été laissés à eux-mêmes. Le syndic nous avait dit que les employés allaient recevoir les documents requis au courant des deux premières semaines, mais ce n’est pas le cas. Comme on a seulement 56 jours pour s’inscrire au Programme de protection des salariés, on a peur que nos salaires partent en fumée », a expliqué devant les médias présents lors de la manifestation Johanne Gill, une ancienne responsable des comptes payables de l’entreprise.
D’autres anciens salariés ont tenu à exprimer leur mécontentement face à la situation, dont Sylvie Gagné, qui œuvrait au sein de Pâtisserie Gaudet depuis 35 ans. « C’est frustrant, car on se sent abandonnés. Si on n’arrive pas à respecter les délais, on a peur de passer tout droit et de se faire avoir. On veut recevoir nos documents pour que ce soit réglé une fois pour toutes », mentionne-t-elle.
De son côté, la firme Raymond Chabot Grant Thornton affirme que les salariés vont recevoir cette semaine leur formulaire afin d’entamer les démarches auprès de Revenu Québec et de Services Canada. Comme l’explique le syndic dans le dossier, Ayman Chaaban, les délais ont été plus longs en raison de la complexité du dossier de faillite en question.
« Lorsqu’il y a faillite, le syndic doit récupérer les informations quant aux salaires et aux indemnités à verser aux employés. Avec la fermeture et l’incendie, ça prend plus de temps pour rouvrir les systèmes informatiques et s’assurer que les informations sont exactes. On a réussi à rapatrier le tout à l’intérieur des 45 jours accordés et je tiens à préciser que les programmes gouvernementaux sont toujours tolérants dans ce genre de situation », a-t-il affirmé en entrevue à LA PENSÉE.
Outre le mécontentement des anciens employés, plusieurs se disent prêts à vouloir reprendre du service si l’entreprise venait à rouvrir. « J’aimerais ça que Pâtisserie Gaudet reprenne du service, car on est fiers de ce qu’on fait. D’autant plus que je suis apte à travailler pour encore quelques années », soutient Lise Gagnon, une ancienne employée ayant cumulé 43 ans de service au sein de l’entreprise.
