Originaire de Roxton Falls, René Arcouette a déménagé à Acton Vale alors qu’il avait tout juste deux ans. L’aîné de la famille garde de bons souvenirs de cette époque alors que les enfants savaient s’occuper avec « pas grand-chose ».
« J’ai eu une belle enfance. On s’amusait avec des petits bouts de bâton et des roues. L’été, on jouait à la balle. Et l’hiver, avec la venue des Frères du Sacré-Cœur qui faisaient une patinoire tous les ans, on jouait au hockey », se rappelle-t-il.
Ayant d’abord élu domicile sur la rue Cushing, la famille a rapidement emménagé sur la rue McDonald où la compagnie Southern Canada Power (SCP), responsable de la production et de la distribution de l’électricité du sud du Québec, avait un pied-à-terre. À l’emploi de cette importante compagnie, le père, Alfred, a pavé la voie à ses fils qui ont, à leur tour, œuvré au sein de cette même entreprise.
« On était proche de la compagnie, on voyait comment ça se passait, on apprenait. J’ai arrêté l’école à 15 ans et, quelques mois plus tard, à 16 ans, j’ai été embauché par la Southern comme monteur de lignes. À cette époque, nous prenions le train jusqu’à Saint-Jean pour aller travailler toute la semaine. Nous revenions à la maison la fin de semaine seulement », précise-t-il.
57 ans d’amour
En 1949, alors qu’il avait 24 ans et qu’il était toujours célibataire, son ami Henri Couture lui propose de l’introduire auprès de sa belle-sœur Rita. Quelques heures plus tard, René appelle la demoiselle pour lui demander si elle veut bien l’accompagner à un anniversaire. Elle accepte, ne sachant pas qu’elle venait de signer un accord de 57 ans.
« Je lui avais parlé une seule fois alors que je l’avais vue dans un char de la Saint-Jean-Baptiste. Elle était la reine pour une association. Elle m’a rappelé que je lui avais dit qu’elle était belle », se remémore-t-il.
Vie de famille et tragédie
Un mariage et six enfants plus tard, M. Arcouette poursuit sa carrière avec la Southern Canada Power jusqu’à l’étatisation de 1963.
En 1968, à la suite d’une fausse manœuvre, René Arcouette subit un grave accident. « J’ai pris en feu. Une grande partie de mon corps a été brûlé et j’ai dû avoir de nombreuses greffes. On voulait m’envoyer à Montréal, mais moi, je voulais être soigné à Drummondville. Je suis resté à l’hôpital pendant 73 jours. Ma femme est venue me voir pratiquement tous les jours, mais je ne pouvais pas voir mes enfants puisque dans ce temps-là, ils n’étaient pas admis à l’hôpital. Heureusement, Hydro-Québec assurait mon salaire et donnait un coup de main pour les tâches plus importantes à faire à la maison », explique celui qui a contribué à l’électrification du Québec pendant 42 ans.
Véritable force de la nature faisant preuve d’une grande détermination, M. Arcouette est retourné à la maison où il a doucement repris le rythme de sa vie et de son travail pour une quinzaine d’années supplémentaires.
Implication
Parallèlement à sa vie familiale et à son travail, M. Arcouette s’est impliqué au centre sportif pendant plusieurs années.
D’abord trésorier du tournoi midget d’Acton Vale, il a également fait partie du conseil d’administration du Service des loisirs où il a occupé le poste de trésorier. De plus, il a dirigé la ligue Inter-Cité de hockey pendant quelques années.
« Ce fut de belles années. Je n’ai jamais été sous les projecteurs. Ça ne m’intéressait pas. Je menais ça au mieux de ma connaissance et je me faisais aider par, entre autres, Claude Roy qui était un bon ami à moi, mais toute bonne chose a une fin, alors j’ai laissé ma place à d’autres après quelques années. »
Objectif atteint
Avoir 100 ans, c’est aussi voir mourir des gens de son entourage. Les amis d’hier sont de beaux souvenirs à chérir puisque ce n’est pas donné à tous de pouvoir souffler cent bougies sur un gâteau.
« De temps en temps, je prie au petit Jésus. Je lui ai demandé de vivre jusqu’à 100 ans. Il m’a écouté. Je suis bien. Je suis bien entouré par mes enfants qui sont de vrais anges gardiens. Je suis semi-autonome et ici [au Domaine Rousseau], j’ai de l’aide si j’en ai besoin. Quand t’es seul en appartement, même si j’ai beaucoup de visites de mes enfants qui passent beaucoup d’heures avec moi, il y a 24 heures dans une journée, alors je dois m’occuper. J’ai mes jeux sur la tablette qui me divertissent bien », mentionne-t-il.
Un secret de longévité?
« La marche. J’ai fait longtemps du vélo stationnaire, mais à la suite d’un infarctus, j’ai arrêté. Maintenant, je marche 10 à 15 minutes quelques fois par jour dans mon appartement. Ça me permet de garder la forme et c’est sécuritaire. Je devrais être bon pour un autre 100 ans », conclut-il en riant