Pour l’occasion, le Québec avait une tribune toute particulière avec un programme complet d’œuvres récentes consacrées à l’art numérique contemporain d’artistes de la province, en plus des installations et des performances présentées au Seoul Arts Center et sélectionnées spécifiquement pour ISEA 2025. Ce segment était parrainé par le diffuseur montréalais Elektra.
« J’ai eu la chance de présenter quatre de mes œuvres dans le cadre de cette délégation québécoise. C’est la galerie Elektra qui a fait les démarches pour que nous participions à cet événement à Séoul. Nous étions 10 artistes sur place, et aussi, certains artistes coréens nous ont visités ici au Québec et s’intéressent vraiment à nos créations. La Corée est vraiment un pays en pleine effervescence, très bien organisé, jeune et dynamique. J’ai adoré mon expérience là-bas », confie Ryth Kesselring.
Tisser des sons
Connue pour ses œuvres tissées très contemporaines, Ryth Kesselring n’a pas fait exception pour ce grand symposium à Séoul. Intitulée Entends-tu le sol crier?, sa série de quatre œuvres était composée de tissages sur Jacquard illustrant le son de vagues enregistré grâce à des microphones de haute technologie installés préalablement au sol.
« Dans mon œuvre, le tissu émet véritablement un son, car le tissage est fait de fil d’argent conducteur. On peut parler de haut-parleur textile! En fait, je passe par le sonore pour véhiculer des messages sur notre manière d’agir sur le territoire, par exemple par la monoculture », précise l’artiste tout en soulignant la possibilité inouïe de réseautage qu’elle a pu faire en participant à une telle exposition internationale. « Cela m’ouvre plein de portes, que ce soit avec d’autres artistes ou avec des universités à l’étranger. »
Ces écosystèmes interactifs et hautement technologiques créés par Ryth Kesselring à l’aide de techniques de tissage plus traditionnelles l’ont également amenée à être finaliste comme artiste de l’année en Montérégie au CALQ.
Pour l’instant, jusqu’au 12 juillet, la Christinoise est à La Guilde, à Montréal (1358, rue Sherbrooke O.), dans le cadre de l’exposition Langages textiles – La pensée tissée, en compagnie de sept autres artistes.
Le projet Focus Québec à Séoul a été rendu possible grâce au Conseil des Arts et Lettres du Québec (CALQ), aux Conseils des Arts du Canada et au ministère de la Culture et des Communications du Québec, entre autres.