26 mars 2025 - 07:00
Les aventures d’une Christinoise au Japon
Par: Véronique Lemonde

Paule Ratté, à gauche, voyage au Japon avec son amie Nicola Martin qui a déjà habité le pays. Photos gracieuseté

La préfecture de Ōita, au Japon, toute en vallées et en montagnes.

Paule Ratté vit présentement une aventure incroyable dans le Japon traditionnel, perfectionnant ses techniques horticoles, s’initiant au thé japonais et prenant le pouls de l’hospitalité bienveillante des Japonais.

Paule Ratté se trouve présentement dans le village de Yamakunii, dans la préfecture de Ōita, au Japon. La propriétaire des Argousiers Sainte-Christine réalise ainsi le vaste projet dont elle avait discuté avec LA PENSÉE l’an dernier, alors qu’elle se préparait à vivre une aventure de volontariat (woofing) agricole inédite au pays du soleil levant.

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L’objectif de ce périple était, et est toujours, d’améliorer certaines de ses techniques, de raffiner son expertise et, éventuellement, d’accueillir elle-même des woofers sur sa ferme à Sainte-Christine, soit des volontaires prêts à apprendre et à aider à la ferme en échange du gîte.

Son rêve est maintenant devenu réalité. Paule Ratté est arrivée au Japon le 15 février, profitant de ses trois premières semaines pour entreprendre un tour touristique avec son fils à Tokyo, Nikko, Hakone, Kyoto et au mont Fudji. « Cela m’a donné l’occasion de comprendre un peu plus les codes sociaux du Japon avec l’aide d’une guide japonaise, à Tokyo, qui parlait français. Je me suis immergée dans la culture progressivement », souligne Paule Ratté, qui s’est entretenue avec LA PENSÉE en direct de la première ferme où elle fait du volontariat, à Yamakunii, une région montagneuse au sud du Japon. Au menu de son séjour chez Emiko san (san signifie mademoiselle) jusqu’au 31 mars : préparer le potager de cette chef cuisinière qui opère un gîte du passant et semer des fleurs et des plants de coton. Pour la partie volontariat de son voyage, Paule Ratté est accompagnée d’une bonne amie ontarienne, Nicola Martin, qui a habité durant quelques années au Japon pour enseigner l’anglais dans les années 90. Une accompagnatrice hors pair.

« Notre hôte a 54 ans et elle est bien consciente de nos limites physiques à Nicola et à moi qui sommes dans la cinquantaine également. Nous participons aux tâches domestiques et démontrons notre intérêt à être actives et participatives. Tout de suite, nous nous sommes senties à l’aise avec elle. Nous avons carte blanche pour le potager et nous sentons qu’elle nous fait confiance. Nous nous partageons les tâches et, sincèrement, je me sens très appréciée ici. »

Une expérience pour tous

On associe très souvent le woofing aux jeunes voyageurs en sac à dos qui partent à l’aventure pour plusieurs mois cueillir des fruits dans l’Ouest canadien ou aider sur des fermes en Asie ou en Australie. Pourtant, cette expérience de volontariat est accessible à tous, peu importe l’âge.

« À mon âge, j’ai un bagage professionnel et émotionnel riche en expériences. Le woofing à un âge plus avancé peut être très valorisant. Pour ma part, je prends des notes sur la manière d’accueillir moi-même des woofers éventuellement. Je crois qu’il faut savoir offrir un confort agréable aux volontaires et un horaire réaliste. Emoki san m’offre un accompagnement tout en douceur comme je voudrais le faire vivre à d’autres sur ma ferme. »

Libre de toutes les responsabilités associées à la gestion d’une petite entreprise agricole comme les Argousiers Sainte-Christine, Mme Ratté se reconnecte tout simplement à la nature et à l’horticulture, en toute liberté.

La beauté d’un Japon méconnue

Loin de l’effervescence du Japon urbain très moderne et quasi futuriste à bien des égards, Mme Ratté et son amie Nicola explorent un Japon beaucoup plus tranquille et isolé, en pleine campagne. « Ici, à Yamakunii, il y a environ 10 maisons. C’est très isolé. Nous vivons pleinement la culture japonaise traditionnelle avec notre hôte qui est très ouverte d’esprit et moins formelle que d’autres, car elle a vécu en Italie plusieurs années. Nous sommes dans une maison traditionnelle japonaise. Tatami, murs en papier de riz et on dort sur des futons au sol. Il y a plusieurs fermes dans la vallée montagneuse, des rizières, elles font pousser du coton, c’est une vie très paysanne. » Paule Ratté a eu la chance de visiter un village de potiers à Ontamachi et compte aller visiter une ferme de thé la semaine prochaine.

À compter du 31 mars, les deux amies se dirigeront vers une autre ferme pour faire du woofing à Shikoku, chez Ayumi san, une artiste du papier traditionnel japonais.

Paule Ratté terminera son voyage à Osaka afin de visiter l’Exposition universelle 2025 qui s’y tient.

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