11 septembre 2024 - 07:00
Camping Havana Resort
L’Agence des services frontaliers du Canada débarque
Par: Adaée Beaulieu

Le populaire camping de Maricourt fait de nouveau face à des allégations d’embauche illégale de travailleurs étrangers. Photo gracieuseté

L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) est intervenue au Camping Havana à Maricourt, le 4 septembre, sans procéder à des arrestations.

Publicité
Activer le son

L’Agence n’a toutefois pas accepté de détailler les raisons de sa présence. « L’ASFC ne divulgue pas d’informations sur les enquêtes en cours afin de ne pas compromettre l’intégrité de l’opération », a mentionné la porte-parole, Karine Martel. Elle a néanmoins rappelé que « l’ASFC mène des enquêtes criminelles et des poursuites visant les employeurs qui commettent des infractions à la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés (LIPR) » et que « selon la LIPR, il est illégal d’embaucher des travailleurs illégaux ». En fait, « toute personne qui travaille illégalement au Canada risque d’être arrêtée et renvoyée du pays ».

« L’ASFC est chargée d’enquêter sur les allégations d’infractions à la Loi sur les douanes et à la LIPR, en mettant l’accent sur les cas complexes d’activités frauduleuses organisées ou d’antécédents de non-conformité, et en ciblant principalement les organisateurs, les facilitateurs et les auteurs des crimes et qui constituent une menace à l’intégrité de la législation frontalière du Canada. Lorsque nous prenons connaissance de situations où il pourrait y avoir violation de ces lois, nous menons une enquête et prenons les mesures appropriées, comme l’exige la loi canadienne. Les personnes qui enfreignent les lois canadiennes en matière d’immigration s’exposent à de graves conséquences, notamment des accusations criminelles, des amendes imposées par les tribunaux, une probation, une peine d’emprisonnement et un casier judiciaire. Comme chaque cas est unique, les décisions prises sont basées sur les faits particuliers à chaque dossier », a conclu Mme Martel.

Rappelons que ce n’est pas la première fois que le Camping Havana Resort est pointé du doigt concernant ses employés provenant de l’étranger. En décembre 2022, Radio-Canada avait publié un reportage dans lequel des travailleurs mexicains ont confié qu’ils étaient au pays sans statut légal et étaient exploités par les propriétaires du camping. Ils avaient soutenu être payés moins de 4 $ de l’heure et travailler 10 à 13 heures par jour, sept jours par semaine. Le Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec (RATTMAQ) et Yasmine Guillaume, avocate spécialisée en droit de l’immigration, avaient même qualifié la situation de « traite humaine ».

Ce reportage avait mené à une sortie publique des propriétaires en mars 2023. Ils avaient nié les allégations et demandé à Radio-Canada de rectifier les faits.

Le Camping Havana Resort n’a pas répondu à la demande d’entrevue de LA PENSÉE.

image