Pour Mme Trouillet-Durcharme, l’obtention d’un contrat régulier avec les magasins de la chaîne Avril – 13 succursales au Québec – lui assure maintenant un revenu régulier. Aussi, cela signifie qu’elle doit produire en conséquence, avec de plus gros volumes que par les années passées. « Avec Avril, cela fonctionne très bien. Cela représente pour moi des centaines de bouquets par semaine à leur fournir. À la fête des Mères par exemple, on peut parler de 800 bouquets facilement! La Saint-Valentin et Pâques sont aussi deux autres temps forts de l’année », signale la fleuriste fermière.
Du côté des abonnements de bouquets durant l’été, Fleurs de ferme a quelque 100 abonnés, dont plusieurs Christinois. « Nous avons nos habitués depuis plusieurs années, mais nous avons observé un certain ralentissement ces dernières années. C’est assez étonnant, mais nous avons plusieurs abonnés qui sont eux-mêmes des producteurs agricoles. Je crois que ce sont des gens naturellement plus près de la nature et qui comprennent aussi la charge de travail immense d’une entreprise comme la mienne. »
En plus d’être présente au Marché d’été de Sainte-Christine, Sophie Trouillet-Ducharme distribue aussi ses fleurs au Marché Angus, à Montréal, jusqu’à la mi-octobre. Puis, lorsque le froid s’installe, la productrice ne chôme pas pour autant. « J’ai une serre qui est minimalement chauffée, je n’utilise pas de chauffage aux granules. Et donc, mes tulipes nordiques sont cultivées de décembre à mai. Elles tolèrent très bien le froid et le manque de lumière. Je me suis formée pour ces variétés spécifiquement, car c’est très demandé et surtout, cela me permet de travailler à l’année. »
Pour relever tous les défis de ce métier exigeant, la productrice ne manque pas de suivre plusieurs formations chaque année, d’assister à des journées aux champs avec d’autres productrices, mais également de transmettre un peu de son savoir en participant à des panels d’experts ou par le biais de conférences. « C’est une culture qui est encore émergente et après six ans, c’est la première année que je me verse un véritable salaire. Les coûts pour produire des fleurs sans pesticides ni intrants chimiques sont très élevés, mais c’est notre défi quotidien pour offrir des belles fleurs de qualité à l’année au Québec. »