20 septembre 2023 - 07:00
Sécurité routière à Durham-Sud
Une subvention jugée insuffisante
Par: Adaée Beaulieu

La mairesse Sylvie Laval mentionne que les piétons doivent marcher dans la rue, sans trottoir, pour se rendre, notamment, à l'école, à la quincaillerie et à la bibliothèque. Photo gracieuseté

Alors de la Muncipalité de Durham-Sud vient de recevoir une subvention de 347 716 $ du ministère des Transports (MTQ) pour construire un trottoir en bordure de la rue Principale, cette somme est jugée insuffisante pour répondre à la problématique de sécurité routière dans le cœur du village.

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C’est pourquoi la Municipalité a adressé une lettre à la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, le 11 septembre. La rue Principale, la rue de l’Église et la route 116 sont gérées par le MTQ.

La mairesse de Durham-Sud, Sylvie Laval, indique que la firme d’ingénierie retenue par la Municipalité embauche estime la valeur des travaux de construction d’un trottoir de 700 mètres à 858 450 $. De plus, ce ne serait que la première mesure à mettre en place pour s’assurer que les automobilistes conduisent moins vite dans le village.

« Bien que nous soyons reconnaissants de cette contribution, il nous manque malgré tout plus de 500 000 $ pour permettre à nos citoyens de ne plus marcher dans la rue. Il est donc facile de constater que nous sommes loin du compte et notre budget restreint ne peut absorber une telle dépense », déclare-t-elle.

De nombreuses démarches effectuées

C’est en avril 2022 que la Municipalité a contacté pour la première fois le MTQ pour trouver une solution pour améliorer la sécurité routière. Plusieurs résidences privées, ainsi que quelques commerces et institutions, se trouvent sur la rue Principale et sur les autres artères appartenant au MTQ. Ce sont 60 % de ces routes qui sont sans trottoir. Les piétons doivent marcher dans la rue pour se rendre notamment à l’école, à l’épicerie, à la quincaillerie et à la bibliothèque.

Pour réduire la vitesse des automobilistes, la Municipalité suggérait donc, par exemple, de faire passer la limite de 50 km/h à 40 km/h sur certains tronçons, d’installer des traverses piétonnières, d’ajouter des panneaux d’arrêt, de déplacer des panneaux de limite de vitesse et d’ajouter un dos-d’âne allongé devant l’école.

Toutefois, le MTQ a répondu que c’est l’environnement routier qui a une influence majeure sur la conduite et sur la vitesse des automobilistes et que la fluidité de la circulation devait être maintenue. Il a donc proposé d’installer un trottoir sur la rue Principale. Le MTQ a aussi, entre-temps, mis en place un indicateur de vitesse. « Cet appareil, bien qu’utile, demeure inefficace à long terme, notamment parce que les automobilistes finissent par ne plus le remarquer et parce qu’il ne donne pas de contraventions », soutient la mairesse.

Avant d’obtenir la subvention actuelle, la Municipalité avait aussi fait une demande dans le cadre du programme TAPU, c’est-à-dire une demande d’aide financière au développement des transports actifs dans les périmètres urbains. Toutefois, la Municipalité s’est fait refuser la subvention, car un des critères de ce programme exige que le trottoir soit juxtaposé à une piste cyclable. « Or, comme dans beaucoup de petites municipalités établies depuis près de deux siècles, la largeur des routes est insuffisante pour un tel aménagement », explique Sylvie Laval.

La Municipalité a alors adressé une deuxième demande dans le cadre du même programme pour l’implantation d’un corridor scolaire. Toutefois, comme elle ne recevait aucune réponse après plusieurs mois, elle a déposé une demande au Programme d’aide financière du Fonds de la sécurité routière (PAFFSR). C’est dans le cadre de celui-ci qu’elle a obtenu la récente subvention. Toutefois, au même moment, elle a reçu un refus pour sa seconde demande au programme TAPU.

Demande au MTQ

« Les municipalités doivent pouvoir implanter des mesures d’atténuation de la vitesse dès maintenant », clame la mairesse.

Plus spécifiquement, elle considère que la Municipalité devrait être en mesure de mettre en place certaines des neuf actions sur les 27 qui concernent la sécurité des piétons et des écoliers prévues dans le Plan d’action en sécurité routière 2023-2028 du ministère des Transports.

Par exemple, l’action numéro 1 vise l’implantation d’une zone de 30 km/h autour des écoles. « Bien que celle-ci soit déjà implantée chez nous, elle est insuffisante puisque la patrouille par la Sûreté du Québec est rare et puisque les élèves doivent parcourir une bien plus grande distance entre l’école et la maison. D’autres mesures doivent donc être implantées comme des trottoirs, des zones à 40 km/h et des dos-d’âne », mentionne Mme Laval.

Cette dernière remet aussi en cause l’action numéro 4 qui vise l’accroissement des amendes et du nombre de points d’inaptitude. « Bien que la Sûreté du Québec (SQ) exerce périodiquement une surveillance de la vitesse, les statistiques que nous avons consultées depuis cinq ans sur les contraventions émises sur notre territoire démontrent sans équivoque que, année après année, le nombre de grands excès de vitesse ne diminue aucunement. Les patrouilles sporadiques exercées par la SQ ont donc une limite qui n’empêcherait pas un accident mortel de survenir », soutient-elle.

Elle cite aussi le préambule de l’action numéro 8 qui stipule que 60 % des piétons décédés de 2018 à 2022 sont âgés de 55 ans ou plus. « Or, dans notre municipalité, ce groupe d’âge représente 38 % de la population totale », affirme la mairesse. Elle précise que l’action numéro 8 vise à introduire des normes favorables aux déplacements sécuritaires des piétons, mais que l’intégration d’aménagements sécuritaires pour les piétons, prévue dans la norme Ouvrages routiers du MTQ, n’est prévue que pour 2025 et 2026.

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