Puisque le maire habite en face de la ferme, il a été le premier à apercevoir les flammes et à appeler le 911. Il est aussi accouru pour voir si son petit-fils Victor, qui habite la maison de la ferme, était présent. Parti faire des courses, celui-ci n’y était pas. M. Ménard a donc essayé de sortir les vaches, mais elles retournaient automatiquement dans le brasier. Sept vaches ont sorti d’elles-mêmes, mais ont dû être euthanasiées sur place, par une vétérinaire de Richmond.
Son fils Éric, qui travaillait dans une ferme porcine à proximité, l’a aussi rejoint et l’a aidé un certain temps. À l’arrivée des pompiers, ils se sont retirés pour leur laisser faire leur travail. Ils savaient toutefois que la ferme serait une perte totale.
« Le pire a été de voir les bêtes brûler vives. Il y avait certaines de mes vaches qui en étaient déjà à une dizaine de lactations, alors je les connaissais bien. Elles avaient chacune leur nom », a raconté M. Ménard avec la tête froide malgré le drame qui lui cause une insomnie soutenue.
« Quand ça fait 50 ans que tu vas prendre soin des animaux et que, là, tu ne le fais plus, ça change la routine. Je continue de me réveiller à 4 h du matin et je suis incapable de me rendormir », a-t-il confié à LA PENSÉE.
M. Ménard reste fort malgré tout, mais il est surtout préoccupé pour ses deux fils, Éric et Christian, sa belle-fille Mélanie Manseau, et ses petits-fils, Émile, Éli et Victor, âgés entre 18 et 24 ans, qui travaillaient sur la ferme. D’ailleurs, son petit-fils Victor a été privé d’électricité jusqu’au 20 février dans sa maison en raison d’une coupure de courant demandée par les pompiers lors de l’incendie. Sa maison a heureusement été épargnée ainsi que les trois silos et la bâtisse servant à ranger l’équipement. Tous les autres bâtiments se trouvaient à 70 pieds ou moins. C’est probablement un problème électrique qui a causé l’incendie.
« Ils semblent vouloir reconstruire, mais cela peut prendre un an. Pour le moment, nous y allons une étape à la fois. Nous attendons des nouvelles des assurances pour prendre la décision », a indiqué Jean-Marc Ménard. En attendant, la famille Ménard est privée de son gain-pain principal.
Une intervention exigeante
Le directeur du Service de sécurité incendie, Jacques Leclair, a mentionné que ce sont plus de 40 pompiers qui ont été appelés sur les lieux, dont 16 de Sainte-Christine, 14 de Durham-Sud ainsi que 12 d’Acton Vale. Ces derniers, il les a contactés lui-même en quittant la caserne en raison de l’ampleur de l’incendie. Ils sont restés sur place de 12 h 26 à 19 h 30 et les pompiers de Sainte-Christine sont retournés sur les lieux de 8 h à 11 h 30, le lendemain, le 16 février, car il y avait encore des foyers dans du foin.
« Quand nous sommes arrivés, la fumée était déjà bien noire et sortait par les monte-balles aux extrémités du toit. Il s’est effondré une ou deux minutes après que nous soyons arrivés. Nous avions cinq camions-citernes d’une capacité de 3000 gallons et il a fallu faire 42 voyages pour réussir à éteindre l’incendie. Ce qui n’a pas aidé c’est qu’il y avait 5000 balles de foin dans la grange. Heureusement, le vent était de notre bord », a raconté M. Leclair.
Les pompiers ont aussi fait venir une pelle mécanique pour les deux jours d’intervention afin de creuser pour éteindre les foyers