La rumeur évoquée dans LA PENSÉE du 30 novembre voulant que l’entreprise américaine Table talk pies serait l’heureuse élue pour reprendre le travail laissé de côté depuis le mois d’août se concrétise. Bien qu’aucun acte de vente n’ait été rendu public pour le moment, une hypothèque de 9 600 000 $ a été contractée par une société à numéro le 14 décembre, selon l’acte notarié obtenu par La PENSÉE.
Les constituants au dossier sont administrés par Harry Kokkinis qui se trouve aussi à être le directeur général de Table talk pies. En activité depuis 1924 au Massachusetts, cette boulangerie spécialisée dans la confection de tartes vend ses produits dans plus de 50 États américains ainsi qu’au Canada et au Mexique.
Depuis cet été, les rumeurs entourant la reprise des activités de l’entreprise valoise se sont multipliées à la vitesse grand V. Même si des investisseurs québécois s’étaient manifestés auprès du syndic, ce dernier aurait retenu l’offre des Américains.
« On avait au moins deux noms québécois qui auraient pu relever le défi de relancer l’entreprise. De ce que je comprends, ça ne sera pas le cas. Pour la suite, on va voir ce que va annoncer le syndic de faillite pour mieux comprendre les intentions de Table talk pies », soutient Stéphane Daviau, copropriétaire chez Transport et Entreposage JSMG, ancien fournisseur de Pâtisserie Gaudet.
Au moment d’écrire ces lignes, bon nombre de questions restent en suspens quant aux intentions de l’acheteur et une potentielle relance des activités. Le syndic de faillite dans le dossier, Raymond Chabot Grant Thornton, serait rendu à l’étape d’approbation de la transaction par le tribunal. L’approbation devrait être obtenue prochainement, selon le syndic.
Faillite de la Pâtisserie Gaudet : chronologie des événements
• 4 août: Pâtisserie Gaudet vient de déclarer faillite avec une dette accumulée de plus de 23 M$ avec près de 115 employés laissés pour compte.
• 13 août: le siège social situé sur la rue McDonald est ravagé par les flammes. L’incendie aurait pris naissance dans les bureaux administratifs situés à l’étage.
• 8 septembre: une dizaine d’anciens employés de l’entreprise ont manifesté devant l’usine principale afin de recevoir à temps les documents relatifs à leur demande d’indemnité de départ. Selon le syndic de faillite dans le dossier, les anciens employés ont reçu les papiers nécessaires dans les temps.
• 22 septembre: date de la fin de l’appel d’offres afin de reprendre les activités. Au moins deux actionnaires québécois, soit Denis Martin, président-directeur général de Martin Dessert, et Line Lamothe, ancienne dirigeante et actionnaire de l’entreprise valoise jusqu’en 2015. Denis Martin a d’ailleurs été informé à la mi-octobre que son offre avait été refusée.
• 7 novembre: Investissement Québec a émis un préavis d’exercice de recours hypothécaire de vente sur les bâtisses de la Pâtisserie Gaudet. Son recours hypothécaire fait état d’une somme de 7,9 M$ représentant la dette et les intérêts en lien avec la faillite. Dans le même dossier, un avis de faillite s’ajoute et concerne cette fois l’entreprise propriétaire de l’usine de l’usine B appartenant à Carlo Cammalleri et Salvatore Novello. Les dettes cumulées par les anciens actionnaires de Pâtisserie Gaudet dépasseraient maintenant 33,5 M$.
• 14 décembre: un acte d’hypothécaire de 9,6 M$ a été signé par une compagnie à numéro appartenant au directeur général de l’entreprise américaine Table talk pies pour l’achat de l’usine B située dans le parc industriel d’Acton Vale.