Ce règlement exige une distance de 240 m, plutôt que de 100 m, entre de telles installations et les résidences environnantes. Les conseillers municipaux étaient divisés en parts égales sur la question et le vote du maire est venu trancher la question.

« Le maire a affiché du courage politique. Les citoyens dans la salle ont eu de la difficulté à le réaliser. On a dû se faire répéter ce qui venait de se passer. C’était une situation très étonnante. Le promoteur du projet également semblait surpris », a affirmé la porte-parole d’Upton sans flamme, Nicolanne Sabourin.

« Nous pensions que nous nous en allions à l’abattoir et il y a eu un gros revirement de situation. Nous pensions que les avocats de la Municipalité diraient non [à l’idée d’approuver le règlement] », renchérit-elle.

Le maire Leclerc a indiqué avoir pris cette décision pour une question de sécurité. Il a aussi affirmé que la Municipalité est ouverte à avoir des discussions avec le promoteur si ce dernier le souhaite et qu’il est dans le droit du Groupe Suroît de contester le règlement s’il le désire.

Rappelons que le promoteur a envoyé une mise en demeure d’au moins 8,5 M$ à la Municipalité en avril. Lors de l’assemblée du conseil municipal de juillet, le maire a utilisé son droit de veto pour reporter la décision. Des discussions étaient prévues entre les ingénieurs et les avocats de la Municipalité et du Groupe Suroît afin de confirmer la zone de danger pour les habitants.

Le promoteur n’a pas voulu en dire davantage sur ce qu’il compte faire pour la suite. « On prend acte de la décision du conseil municipal d’Upton et nous annoncerons sous peu la suite des choses », a déclaré le président du Groupe Suroît, Marquis Junior Grégoire.

S’il désire que la mise en demeure prenne effet, il doit déposer une poursuite contre la Municipalité en bonne et due forme à la Cour.

Le projet est sur la table depuis une douzaine d’années et le promoteur avait reçu toutes les autorisations nécessaires. Il ne manquait plus que la construction. Toutefois, avec l’arrivée au pouvoir d’un nouveau conseil municipal à l’automne 2021 et la mobilisation citoyenne qui s’en est suivi, les plans du promoteur ont été contrecarrés par la volte-face de la Municipalité.

La prochaine étape consiste en l’approbation du nouveau règlement de zonage par la MRC.

Mme Sabourin ne craint pas que la Municipalité recule. « Elle devrait refaire un règlement pour abolir l’ancien, explique-t-elle. C’est beau de voir que les citoyens peuvent encore faire quelque chose. Cela est la preuve que les intérêts des citoyens passent avant ceux de l’entreprise. »

Acquisition d’un terrain
Le mouvement citoyen Upton sans flamme a acheté un terrain dans la zone 514 en juillet afin d’éviter un possible référendum avantageant le promoteur. Ce sont une douzaine de citoyens sur une trentaine impliqués dans le dossier qui se sont cotisés pour amasser la somme de 5000 $. La pétition déposée en mai à la Municipalité comptait plus de 1000 signatures, dont environ 700 résidents d’Upton. Nicolanne Sabourin indique que le groupe souhaite transformer le site en jardin communautaire. La page Facebook du regroupement restera aussi active.